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AuteurPassageSuiteScore
aiki— Tu sais, Serifice est déjà allée là-bas. Le voyage dans la première maison de la Mort. Mais cela ne leur suffisait pas. Tu vois, cela ne les satisfaisait pas ; la texture en était mauvaise. Ils recherchent maintenant la véritable mort, la mort permanente. — Pour quelle raison ? lui demande-t-il. Sa voix passe ridiculement d'un registre à un autre. Il se sent terriblement jeune.- Pour savoir quel goût elle a, et ce que l'on devient, lorsque l'on ne peut plus revenir en arrière. S'il y a vraiment un autre monde, d'où l'on regarde le nôtre, d'où l'on peut agir sur le nôtre, et s'il est mieux que celui-ci, ou pire, selon la façon dont on a vécu.4
Henri"Il est préférable d'effacer toute histoire personnelle, énonça-t-il lentement comme pour me laisser le temps d'écrire, parce que cela nous libère des encombrantes pensées de nos semblables." Cette déclaration me parut incroyable, une confusion extrême m'envahit. Mon visage traduisit mon émoi intérieur et il en profita sur le champ."Ce que tu penses être toi n'est que l'image que les autres te renvoient. Tu crois être toi-même, mais tu n'es que leur regard. Et les événements que tu traverses nourrissent l'illusion que cette vie est la tienne. Tu es possédé par eux, mais maintenant, tu dois les quitter."4
FabriceOui c'est ça la littérature et ce qu'on écrit si c'est bon si c'est mauvais on s'en fout ça compte pas même si on y passe 50 ans de sa vie entre les quatre mursd'une turne mal éclairée à alourdir du papier avec des figures de style qui sentent comme le camembert du frigo. Je ne bâcle pas. Mais je ne réfléchis pas. Si j'arrête d'écrire, je crève.4
ordo- Heu... dit-elle. Ça m'a l'air d'une drôle de proposition à faire à une femme honnête. Mais après tout, vous ne pouvez pas savoir que je suis une femme honnête... aussi je vais venir vous l'expliquer moi-même. Où êtes-vous ?- dans la cabine téléphonique faisant face à votre quai, de l'autre côté de la Seine. Le type noir avec les jumelles dans une seule main, c'est moi. Vous n'êtes pas mal pour une femme honnête... Il n'y a que les boutons de votre manteau qui me gênent, ils reflètent la lumière et m'éblouissent, pouvez-vous les éteindre facilement?4
jezabelisale dernier verre Toujours à cette heure tardive, je descends boire le dernier verre et je le contemple avec une tendresse particulière.Lentement le niveau baisse et je m'étire dans l'ivresse.
Rien ne subsiste alors, qu'un froid dédain.
4
aikiL'espace d'un autre impossible instant, la cité se figea, rebâtie, méconnaissable, plus haute qu'elle n'avait jamais espéré ni osé être, plus haute que l'homme ne l'avait construite, ultime composition de béton pulvérisé et de métal torturé formant une fresque en suspens pareille à une avalanche à l'envers, déployant un million de couleurs,arcs-en-ciel jaillissants tels l'explosion finale d'un impossible feu d'artifice. Puis elle s'écroula ou plutôt s'affaissa sur elle-même, comme aspirée par un espace béant, dans une spirale au centre de laquelle les couleurs et les formes se rétractaient en une informe masse grisâtre.3
tomahawkLes maisons du port de Noviomagus, construites sur pilots, s'accotaient aux navires amarrés à leur seuil; des oiseaux de mer juchaient sur les toits. J'aimais ces lieux tristes, qui semblaient hideux à mes aides de camp, ce ciel brouillé, ces fleuves boueux creusant une terre informe et sans flamme dont aucun dieu n'a modelé le limon.Ils me semblaient la plus naturelle contrepartie des sèches contrées de Bythinie, des oliviers décharnés, des raides chemins calcaires des collines. L'expression femelle de mon empire, comme la Grèce était mâle. Dans cet hiver humide et glacé, je me reposais du poids impitoyable du soleil.3
tomahawkL'océan primordial (ou le Grand Magma) dit à Atoum : Resp!re ta fille Mâât, mets-la à ton nez afin que tu vives. C'est mon fils la Vie (Shou) qui a éveillé ma conscience. Il achassé sept jours et sept nuits avec les Esprits d'Hiam
Et la sœur aînée des Esprits (Mnévis) lui est apparue
Un corps de lion sur les épaules, et elle a dit :
Vois ! Les infinités de poussières qui vibrent dans l'océan d'En-Haut,
Là est le lieu où vit ta Conscience-Selon-Noun.
3
FrançouéQue ce minuscule personnage soit un diable, je n'en doute pas; que ce ludion monte et descende par l'effet d'une pression sur le parchemin, je l'ai expérimenté souventes fois; mais que Rhotomago prédise l'avenir, cela je ne le puis croire... Et s'il lui arriva d'en conter aux dames,les aventures qu'il leur faisait ensuite étaient chastes et dispersées! Voila la pensée qui garda la faveur de mes nuits et l'attention de mes recherches, car je ne pus jamais tenir de ces femelles un discours unanime.3
Migou- Ah oui ? repartit Caradoc. Quel courage. Avec toute la Gaule sous la botte d'un empereur qui a déclaré hors-la-loi les "devins, bardes et prophètes barbares", et les ports remplis d'hommes qui ne demandent qu'à prouver leur ferveur patriotique ? Maisosez! Gonflez vos veines, déterrez la lyre et faisons honneur à Brennus et au dieu Sanglier. Le sang du peuple Celte est rouge et bouillonnant, il se masse aux portes du coeur et ne demande qu'un mot de vous pour se répandre jusqu'aux jambes, aux nerfs et aux bras qui abattront l'aigle de Rome.3
tomahawkL'express Paris-Marseille n'était pas encore arrivé. Tartarin et son état-major entrèrent dans les salles d'attente. Pour éviter l'encombrement, derrière eux le chef de gare fit fermer les grilles. Pendant un quart d'heure, Tartarinse rongea les sangs. Au-dessus, la gare était couverte de grands panneaux de verre, qui se briseraient à la moindre explosion. Ces étrangers avaient bien mal arrangé les choses. Ce n'est pas eux qui seraient partis à la chasse au lion ! Non, même si une horde s'était groupée à l'entrée de leur ville, ils seraient restés bien sages et sans rien dire.3
druidesseAprès des mois de vaine quête, le chevalier était plutôt découragé. Il n'avait toujours pas trouvé Merlin, bien qu'il eût parcouru de nombreuses lieues. Ce qui le gênait encore plus,c'était son armure que la rouille rongeait à mesure que le temps passait. Plus rien désormais ne le ramenait à sa nature de chevalier. De plus en plus il se sentait paré d'un linceul funeste.3
twingolescuAu bout de deux mois, j'avais toujours le même problême à régler : comment m'habiller pour me rendre à l'invitation du Congrès. ZAP ! EN PÈRE NOEL !!! Le Père Noël est un rouge, il symbolise le Péril Rouge.C'est donc en rouge que je suis arrivé à Washington, une fois le groupe réuni, nous avons remonté l'avenue jusqu'au Congrès. Nous étions tous vêtus de rouge. J'ai gravi les marches alors que les compagnons chantaient "f... them all", les caméras zoomaient sur les passants effarés, certains se signaient, beaucoup pleuraient et serraient les enfants dans leurs bras.3
colomb.whiteassiette : tous les lutins aimeraient avoir une assiette comme celle du Père Noël. Les leurs sont beaucoup plus petites, elles peuvent contenir beaucoup moins de nourriture. assommant : les lutins du Père Noël sont adorables mais ils aiment tellement s'amuser qu'ils sont parfois assommants.astronomie : tous les lutins aiment contempler les étoiles le soir venu.
auriculaire : c'est le doigt qui rappelle au Père Noël les cadeaux qu'il aurait oublié de mettre dans son traîneau.
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ordoSgt O'Flanagan : - Pas tous, il y a des métis parmi nous, pas vrai, O'Hara ? CLOPS ! PLAFF ! TCHOC ! Lucky Luke : - Le sergent O'hara est métis ? Sgt O'Dwyer : - Ouaip, sa mère est une MacDougall, écossaise. Cnel O'Nollan : - Par Saint-Patrick, arrêtez !! O'Hara, O'Flanagan ! Encore vous ! Je vous ai déjà dit queTCHOC !
Lucky Luke : - ça va, colonel?
Cnel O'Nollan :- fa va, Monfieur Luke, , ne vous laiffez pas impreffioner par fes fauvages, on accfepte tout le monde ifi
Lucky Luke : - je vois ça, oui. Vraiment tout le monde?
Cnel O'Nollan :- Irlandais, écoffais, gallois... tout le monde !
3
MigouLA REINE : Oh ! Je voudrais sortir parfois ! CASILDA, bas : Sortir! Eh bien Madame écoutez-moi. Parlons bas. Il n'est rien De tel qu'une prison bien austère et bien sombre Pour vous faire chercher et trouver dans son ombreEt l'on saurait trouver plus d'un amant fougueux,
Que vos charmes violents attirent en ces lieux.
LA REINE: Las, mon amie je crains, qu'attachés à me plaire,
vos yeux ne vous mantiennent dans l'erreur.
CASILDA: Ma chère
Reine, prenez confiance en vos glorieux appas.
Car j'en connais ici que ne répugnent pas
vos bras d'un blanc laiteux et votre port candide,
3
Adrien SpiraloC'était en vérité, une de ces exaltées à principes, une de ces puritaines opiniâtres comme l'Angleterre en produit tant, une de ces vielles et bonnes filles insupportables qui hantent toutes les tables de l'Europe, gâtent l'Italie, empoisonnent la Suisse, rendent inhabitables les villes charmantes de la Méditerranée,détruisent dans leur passage les excès de frivolité et assiègent sans cesse de leurs paroles bigottes l'esprit libertin de leur mari soumis.3
FabriceDes flammes de volcans seraient-elles visibles à la distance à laquelle nous voyons la Lune au téléscope ? Non, à moins d'être d'une violence et d'une lumière beaucoup plus intenses que celles des volcans terrestresIl n'y a donc aucune raison de prétendre que les gigantesques cratères qu'observa Galilée soient autres que des volcans en activité.
Imaginez maintenant les Sélénites regardant notre Terre au téléscope. Il ne verraient que de l'eau, de la terre, des montagnes. Que croyez-vous qu'ils en penseraient ? Une planète aride et morte, sans doute.
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Migou- Si je souffle dans la conque et qu'ils ne viennent pas, alors là on est fichus. On n'aura personne pour faire marcher le feu. On sera comme des animaux. Et jamais on ne sera secourus. - Si tu les appelles pas, on deviendra des animaux de toute façon, alors... Je ne vois pas ce qu'ils font, mais j'entends.Douglas ne bougeait pas, il était pétrifié par la peur.
- Bon passe-moi ça, c'est moi qu'y vais! grommela Wald
Il sortit la tête du buisson et regarda. Les autres étaient dans la combe, ils dansaient en tournant autour d'une statue véritablement effrayante. Ils poussaient des cris d'indiens. Leurs corps chancelaient puis se redressaient, oscillant comme en une transe.
3
Stéliade"Tu me fais d'abord la lecture." Elle parlait sérieusement. Je dus lui lire Emilia Galotti pendant une demi-heure avant qu'elle m'emmène sous la douche et dans son lit.Ensuite, elle posa un livre sur chacun de mes genoux. Elle m'expliqua : "le premier livre est une histoire triste qui finit bien, le second une histoire gaie qui finit mal". Je compris que je devais rester éveillé toute la nuit et que le premier de mes genoux qui fléchirait et se plierait déciderait, non seulement du matin suivant, mais de tout mon destin.3
FabriceNous nous installons dans le hall principal autour d'une table basse. On est en train d'abaisser les stores. Jane et Deborah sont assises l'une contre l'autre sur un divan, le dos tourné aux baies, face au fauteuil où je me tiens.Je traverse ce moment angoissant et excitant à la fois, que les artistes appellent trac. Le montage me semble si fragile, si transparent. Est-il possible que ces six personnes me croient réellement capable d'établir la communication avec une personne morte depuis plus de trente ans ?
Puis je me rassure. Toutes les conditions sont réunies. Ca marchera, comme ça a toujours marché.
3
najaEn 1945, Carmen tombe sous les balles ennemies. Daniel Noland, un jeune journaliste,se trouve à proximité, fasciné par l'horreur du moment. Un bruit sourd le fait sursauter. Il se retourne et voit une bombe tomber sur le dortoir des enfants. Il commence à trembler.3
StéliadeDe la petite fille émanait une fraîcheur pimpante et ingénue. Ni sa peau laiteuse ni la rondeur de ses joues piquetées de minuscules taches de rousseur ne souffraient de la touffeur gluante, de l'air incendié, de la formidable réverbération d'un soleil colérique. - Tu t'appelles comment, monsieur?- John Pickwiddick, lui répondis-je en levant encore plus haut ma banderole, comme si elle portait mon nom au lieu de l'inscription "Sauvez les baleines".
- Tu vas les sauver toutes d'un coup, ou une seule à la fois ? insista t-elle.
Et je répondis à la petite tempête qui aérait toute notre procession :
- Autant à la fois que je peux en prendre dans mes deux mains.
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twingolescuMunis de ce mode d'emploi, nous nous mîmes au travail. Oswald nous avait rejoints. Nous nous brûlés un peu pour commencer, mais ça valait la peine. On eût dit que la viande, sous nos dents, capitulait sans condition. Le goût, ce mélange de cendre et de chair brûlée, de filets attendris et de graisse fondante, était e nivrant.Des fibres, s'échappait un jus sucré et parfumé et l'odeur de viande cuite emplissait la grotte. Mais notre viel oncle refusait obstinément de goûter cette chair croustillante, bien que son estomac se manifestat bruyamment. Ce n'était pas conforme à la tradition.3
portokaliDans la feuillée, écrin vert taché d'or, Dans la feuillée incertaine et fleurie De fleurs splendides où le baiser dort, Vif et crevant l'exquise broderie,Insensible au feu haut de Messidor,
La rose étale en vain sa barbarie,
Et dans son parfum grisant je m'endors,
Etalé sans vergogne en la prairie.
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poneyI danse sur la pointe de ses pieds, avec sa petite tête qui se détache à chaque bond, pendant que J se balance ; mais K est cassé comme un vieillard, R marche à grandes enjambées comme un soldat, et Y est debout, les bras en l'air et crie : au secours ! L est un arbre au bor de la rivière, M est une montagne ;N cherche le jambage qui lui manque, car il aimerait ressembler à M. Tandis que W, qui est du même clan, reste étalé sur le dos, il a la flemme depuis sa naissance et cela ne risque pas de changer, puisqu'on l'emploie si rarement. A, le chef de file reste campé ferme sur ses deux pieds.3
Adrien SpiraloLa réaction du grand public aux excuses franches de Bill me redonnèrent courage.Tout au long de la crise, l' approbation de son travail de p^résident resta ferme.Tout aussi ferme que son membre viril d'ailleurs. En effet, le 14 octobre 2000, Paula Jones, dénonça de nouveau un viol qui aurait eu lieu au sein même de la maison blanche.
Après l'affaire Lewinski, je croyais pourtant notre couple à l'abri de tout scandale, mais ce n'était qu'une illusion...
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ordoQuel bizarre nouvel envoûtement pour tout ce déballage de chair! Les étals de boucherie ressemblant de plus en plus aux plages de Saint-Tropez au mois d'août.Quand je venais il y a encore dix ans, c'est fou ce que la lumière du soir était belle quand on arrivait par le bateau de Sainte Maxime. Maintenant il y a tellement de flashes qu'on ne la voit même plus. Et des bijoux très chers aussi. Les femmes sont nues, mais elles ont gardé leur diamants sur elles.3
StéliadeDans le domaine musical, on peut très bien représenter la syzygie des années soixante en posant d'une part les Beatles comme incarnant le rêve joyeux qui semblait non seulement possible, mais plus réel que la réalité même, et d'autre part les Rolling Stones comme désignant les limites du risque que ce rêve impliquait.En particulier dans l'inconscient anglo-américain, les Beatles incarnent l'hémisphère bienfaisant de l'Occident, parfois même libérateur de territoires de consciences, alors que les Rolling Stones projettent l'ombre en flammes de l'autre hémisphère de l'Occident, celui de la guerre du Vietnam et de son enlisement rythmique, sauvage et inexorable comme un blues électrifié.3
ordoJe me demande s'il est possible, parmi tous les hommes, d'en trouver un seul qui soit sage à toute heure et ne soit pas sujet à quelque forme de démence. A vrai dire, toute la différence se ramène à ceci: l'homme qui prend une citrouille pour une femme, on lui colle le nom de dément, parce que ce cas est rarissime; en revanche,celui qui, les genoux usés, parcourt tous les temples en marmottant des prières, puis, le teint blanchâtre, passe toutes les nuits de l'année à surveiller ses fils et ses serviteurs, est plutôt considéré comme un noble vertueux. Il faut dire que son sens de l'économie en fait aussi un grand payeur de taxes.3
gemede- Je m'appliquerai de mon mieux, dit Suldrun, ces plumes sont magnifiques. - Excellentes, en vérité. - Les barbes sont toutes blanches. - C'est ma foi vrai. - Cette encrea la noirceur de l'âme de Gosteral.
- Elle est faite de son sang.
- Ce parchemin est doux comme une femme.
- C'est une peau de pucelle sacrifiée à Odin.
3
moisellejeanneelle invitait Tchitchikov à la suivre au désert, à fuir à jamais les villes, étroites enceintes où les hommes étouffent, faute d'air et d'espace; elle se laissait aller au plus profond désespoir et terminait par ce quatrain :Tourbillon de poussière/
Qui errez par les plaines!/
Emportez nos colères,/
Nos passions et nos peines!
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MigouMalgré le mauvais temps, je vais faire un petit tour pour m'éclairer le cerveau, et j'en profiterai pour acheter des allumettes. A propos, mon ami, est-ce que vous lisez à la fois :Le Doux Foyer et le Horse Magazine ?
- Miss Marple, quelle drôle de question vous me posez là. Je dois vous avouer que je ne lis ni l'un ni l'autre.
- Je me demande quelle personne possèderait des goûts si disparates. Tenez, j'achèterai aussi la presse pour me mettre dans l'humeur de mon voleur.
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ordoUne crampe, une crampe commençait à lui contracter le ventre. Bien sûr il pensait pouvoir nager plus loin mais, arrivé à un kilomètre du rivage, il avait commencé à la ressentir. Au début, ...ce n'était qu'une crispation glacée, puis la douleur, comme une charge électrique, avait commencé de le brûler. Seule sa longue habitude de la mer froide faisait qu'il n'avait pas coulé, là, tout de suite. Maintenant, son cerveau n'était plus qu'une vague nauséeuse et désespérée. Ma mort, est-ce vraiment là ma mort? pensa-t-il3
ordoElla a voulu repartir vers le restaurant, mais je l'ai arrêtée. -Si nous... laissez la fermée. -Personne ne pourra entrer, j'ai de la cuisine à faire. Je vais laver cette assiette. Je l'ai prise dans mes bras et j'ai écrasé ma bouche contre la sienne... -Mords moi!Ce qui s'est passé ensuite, j'aurais du mal à le dire, pris dans un autre temps que j'étais. Je me souviens seulement de son odeur insupportablement bonne, du goût du sang sur mes lèvres. Et le dehors brutal, au petit matin, avec la tête qui tourne.3
twingolescuVador allait devoir vérifier l'information. L'Empereur enverrait un détachement pour s'occuper de la base et, avec un peu de chance, il se verrait confier le commandement du détachement. Vous avez découvert cela, occupez vous-en. C'était dans la nature de l'Empereur que d'arranger les choses à cette manière. Cela mettrait temporairement Vador à l'écart et donnerait ainsi un peu plus de liberté à Xizor pour mettre son plan à exécution.Mais mettre Vador à l'écart, c'était aussi lui laisser l'occasion de s'occuper à autre chose qui pourrait faire de l'ombre à l'Empereur. Lui adjoindre un second pour l'épauler serait une bonne solution pour contrôler ses activités.3
ordoEt de sortir d'un attaché-case en cuir plusieurs papiers qu'elle a posés sur la table. Elle a fait glisser son doigt jusqu'au milieu de la première page et a lu tout haut: - La substance carbonisée récupérée sur le ventre du Cessna contenait les alcaloïdes suivants: hydrastine, berbérine,appelée encore épinette-vinette, canadine et bébératine.- D'accord, allez tout de suite en bas de votre page, ai-je fait, vos conclusions?
- Mes conclusions, patron, c'est qu'il n'était pas tout seul. Il y avait autre chose. Ou quelqu'un d'autre.
Bang. A un an de la retraite. Fallait qu'un truc de ce genre me tombe dessus.
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twingolescuCôté gonzesse, nibe ! On ne l'a jamais rencontré avec une pétasse. Bref, c'est pas un homme, c'est un dictaphone ! Y a des moments ou je souhaiteraisêtre le Barbu pour voir comment il peut snober le sexe à longueur de pince fesses. Il nous sort toujours les mêmes discours mi-tige mi-grosseins mais pour attaquer, zobi que couic. Vous voulez mon avis, il en a pas, ou atrophiées.3
ordoQue tu es belle, que tu es charmante, Mon amour, au milieu des délices ! Ta taille ressemble au palmier, Et tes seins à des grappes. J'ai dit: je monterai au palmier,Goûterai les rivières qui sourdent
Et j'apprivoiserai les faons jumeaux
Pour que séparés comme sauvages
Ils me conduisent au bonheur
3
ordoHitler, Staline et Mussolini se chamaillaient au sujet de ma pièce, puis me faisaient lA guerre. Shosha essayait de me défendre. Je me dressais dans mon lit et j'écoutais...si je pouvais entendre le puissant martèlement des chars. Mais dans le noir, bien sûr, il n'y avait rien. Que le ronron occasionnel d'un moteur de voiture passant sur la route. J'ai fait ce rêve longtemps, au moins pendant deux semaines, puis j'ai pris une décision.3
Migou- Écoute, je voudrais que tu me répondes franchement, lança Miu d'un ton grave au moment où je m'apprétais à monter sur le ferry. Tu crois que Sumire est morte ? Je secouai la tête. - Jesuis certain que non. J'ai encore vu son Okage s'éclairer la nuit dernière, elle n'est pas morte. Mais l'Okage ne s'allume pas sans raison. Il faut que j'aille lui porter assistance.3
naja- Cela n'est pas possible et pourtant cela est. Le nombre de pages de ce livre est exactementle même que le nombre de personnes disparue depuis le mois d'août. Et il a la même couleur que le sang qui à coulé. Bizarre tout même.3
ordo- Elles doivent mener une vie fantastique, ces artistes ! - Oui. Très spéciale, du moins. - Plutôt soudain, votre intérêt, Miss Marple. - C'est à dire quecette histoire m'a rappelée celle d'une très jeune femme qui a travaillé pour moi, il y a presque vingt ans, et qui a fini noyée. Des années plus tard, tout Saint Mary Mead a été bouleversé d'apprendre qu'il s'agissait en réalité d'une actrice très célèbre.... Comme si cela avait pu changer quelque chose, pauvre enfant !3
picrocoleSes mains flottant entre deux eaux lui parurent aussi cireuses et blêmes que celles d'un noyé. Elle les ramena à l'air libre, les leva vers son visage. - J'ai rien, s'écria t-elle dans un souffle. En disant cela, elle sentitles arbres tourner. Des points lumineux grouillaient devant ses yeux. Elle serra les poings et voulut crier, mais aspira de l'eau. Elle toussa, cracha.3
KroAME : Et n'oubliez surtout pas les circonstances de ma mort. ARCHANGE-JUGE GABRIEL (fixant toujours la cordelette) : Effectivement, elles méritent attention. Vous avez percuté un platane afin d'éviter un cycliste alors que déboulaient face à vous deux gros camions cherchant à se doubler. Leurs chauffeurs sont d'ailleurs juste derrière vous à attendre leur...pesée. Je tiens d'ailleurs à vous préciser qu'une mort par "stupidité" ne fait pas partie des circonstances atténuantes. La désignation de votre ange-instructeur résulte de vos aptitudes, non de vos émotions. Sachez aussi que vous avez l'éternité pour vous, et non contre vous. "Patience et longueur de temps".3
Fabrice- Pourquoi? Ne te paierais-je pas de la même monnaie que le comte Balza? - Eh non, eh non monsieur. Puisque vous m'obliger à vous parler franchement... Votre âme! Dites-moi: qu'est-ce que je pourrais en faire?... Et il me montre de l'index le mur voisin.- Derrière ce mur vivent cent personnes. Sur ces cent, au moins cinquante me vendraient leur âme aussi volontiers que vous, moyennant des avantages qui ne me coûteraient guère : jeunesse, amour ou revanche, sans doute. Facile, inutile! Au contraire, qu'un homme comme le comte puisse se laisser corrompre, et c'est le monde entier qui tremblerait sur ses bases.3
MahiraMerci eut l'impression que sa peau brûlait. Elle avait du mal à voir correctement. Quand elle se mettait en colère, elle avait des problèmes de vision, ne distinguait plus les couleurs, c'était comme si elle voyait le monde à travers le canon d'un fusil.Si elle marchait c'était comme si le sol glissait sous ses pieds, comme s'il fuyait, alors il fallait qu'elle s'accroche à quelque chose, n'importe quoi, pourvu qu'elle tienne sur ses jambes jusqu'à ce que tout se calme. Les mots, eux, n'arrivaient pas à franchir la barrière de sa gorge. Elle articulait dans le vide.3
aikiLe royaume de la musique n'est pas un royaume de ce monde. Il accepte ceux que la bonne éducation, l'intellect, la culture, ont rejeté. Que commence à jouer la personne la plus ordinaire, et elle bondit dans l'Empyrée sans effort, alors que nous nous émerveillons, comment a-t-elle pu nous échapper jusque-là, et nous pensonsqu'il nous reste encore beaucoup de trésors à trouver. Qu'elle cesse de jouer, et comme Cendrillon ayant perdu sa pantoufle, elle redevient humble et invisible aux yeux du commun des mortels, sinon aux nôtres.2
TrolleAu Venezuela, une des mesures un peu rêches que va prendre le gouvernement est d’augmenter le prix de l’essence. Aujourd’hui, nous apprend le Figaro (11/12), faire le plein coûte moins cher qu’acheter un café au distributeur de la station-service.A Caracas le litre coûte 0,017 € soit 88 fois moins cher qu'à Paris.2
StéliadeAu Venezuela, une des mesures un peu rêches que va prendre le gouvernement est d’augmenter le prix de l’essence. Aujourd’hui, nous apprend le Figaro (11/12), faire le plein coûte moins cher qu’acheter un café au distributeur de la station-service.Les égyptiens antiques considéraient que le pétrole était nocif, matériellement et spirituellement. Par ailleurs, ils estimaient le bois aussi précieux que l'or. Quid de notre civilisation inversée où le bois est détruit et le pétrole divinisé ? En tout cas, si Maduro veut dire une fois pour toutes "Caracas toi pov'con" au capitalisme, il lui faut paradoxalement s'en donner les moyens.2
aikiMa cinquième déclaration propose une explication de la manière dont la loi fut détournée. C'est un cycle aussi vieux que les structures tribales. A l'origine il y a l'ignorance. L'ignorance engendre la peur. La peur engendre la haine, la haine engendre la violence.La violence donne le pouvoir aux forts, jamais aux sages. Et l'ignorance maintenue fait persister la peur, la haine, et la violence comme moyen d'imposer sa propre loi.2
tomahawkMa cinquième déclaration propose une explication de la manière dont la loi fut détournée. C'est un cycle aussi vieux que les structures tribales. A l'origine il y a l'ignorance. L'ignorance engendre la peur. La peur engendre la haine, la haine engendre la violence.Mais ce n'est pas tout. Ne pas bien connaître son environnement immédiat, puis lointain, c'est aussi le condamner, et donc se condamner soi-même, à la déréliction et au néant. Voilà pourquoi, Inquisiteur, notre monde et ses lois furent engloutis dans la pollution, la disparition des terres et la dictature. La Nouvelle Séoul n'est plus qu'un fantôme décati.2
aikiBien que d'un point de vue scientifique, les couleurs ne soient rien de plus que des ondes réfléchies dans le spectre de la lumière, essayez de dire cela à propos d'un coucher de soleil et vous verrez la tête que l'on vous fera. Le rouge est rouge, et, par conséquent entre dans la catégorie des qualia.Par contre, affirmez que la mer est bleue - ou verte, ou grise - et l'on vous répondra que sa couleur n'est que le reflet du ciel pondéré par la plus ou moins grande transparence de l'eau. Pas question, ici, de qualia.2
tomahawk" C'est ainsi, reprit fougueusement Liouk. L'être venu de la lumière a besoin des chasseurs ! Et les chasseurs vont offrir des sacrifices, et ils vont prier la chose, ils vont l'aider, afin que Ghur reprenne le chemin de la vie."Tous hochèrent la terre, marmonnèrent des paroles qui marquaient leur accord. Liouk était impétueux, mais il ne manquait pas de sagesse. Plusieurs, Jala en tête, se souvenaient en ce moment avec mélancolie du temps où le sang filait vite à l’intérieur du corps. Mais comment s'approcher de l'être sans mettre en danger sa propre vie?2
aikiJe sais que la vue de mon corps ridicule est une offense pour vous, mais je sais aussi que je m'adresse aux plus savants et aux plus sages de tous les singes, ceux dont l'esprit est capable de s'élever au-dessus des impressions sensibles et de percevoir l'essence subtile de l'être par-delà une pitoyable enveloppe matérielle.Je ne suis pas ce que vous pensez, et vous pourrez vous en assurer si vous acceptez d'écouter mes paroles et d'entendre mon récit avant de me renvoyer avec vos autres captifs, ces créatures à l'image desquels je suis fait.2
StéliadeLE MUR.- Dans le même intermède, il se trouve que moi, qui de mon nom m'appelle Snout, je représente un mur, et un mur qui, veuillez m'en croire, a un trou ou une crevasse, par laquelle les deux amants, Pyrame et Thisbé, murmuraient souvent en secret. Cette chaux, ce crépi et cette pierre vous montrent que je suis précisément ce mur : voilà la vérité.THISBÉ.- Vois cette touffe, ô, mur. Comme elle est modeste, avec ses brins maigres ! Tu la distingues à peine à ton pied. Pourtant, elle va grandir et un jour plus personne ne diras que tu es un mur. Tu seras une partie de la forêt et nous viendrons nous aimer contre ta fraîcheur. Je te dis cela car tu es notre ami.
LE CLAIR DE LUNE.- Comme j'aime vos ombres ! Comme elles m'éclairent !
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tomahawkIl n'eut pas le temps d'en voir davantage. Plus de temps du tout. Le Seneca explosa au-dessus de la route 119 et retomba en pluie de feu dans le paysage.Dans le couloir, Mash vit alors, en même temps que l'explosion, des sortes de variations de lumière, soudaines, comme si le soleil était coupé par un objet qui passait. Quelques secondes après, une armée d'ombres en mouvement était en train de s'étendre hors du bâtiment et sur la plaine.2
tomahawkRawlins hocha la tête et cracha et regarda de l'autre côté du fleuve. Je vais te poser une question. D'accord. Est-ce que tu peux me dire nom de Dieu pourquoi il faudrait qu'on te prenne avec nous ? Il ne répondit pas. Il restait en selle les yeux baissés sur l'eau sableuse quise déposait sur les alluvions en pente douce.
Sa jument était curieuse : entièrement blanche, et manifestement issue d'un étalon de montagne, comme l'indiquaient les muscles du cou. Même dans l'iris de ses yeux, un cercle blanc, irisé, entourait la pupille. Et elle était pleine.
Admettons que ça marche. Tu sais qu'on va très loin?
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kobalt— Ce n'est pas grave. Je n'ai pas fait grand-chose. Ce n'est pas souvent que quelqu'un s'écroule au bord de la route, ça a éveillé ma curiosité. Les rideaux étaient tirés alors qu'il faisait beau. A cause de ça, une lumière verdâtre flottait dans la pièce. — Qu'est-ce qu'il y a dans ce sac ? demanda-t-il en désignant mes pieds.- Tu préfèrerais ne pas le savoir lui dis-je doucement. Tout ce que je peux te dire c'est qu'il ne faut pas s'y exposer ou alors il faudrait être inconscient.
Il réfléchit et me dit qu'après tout il s'en fichait et qu'il se ferait bien un quarter pounder with cheese histoire de se remettre les idées et l'estomac en place.
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kobaltEn dépit de la faiblesse des phares au pétrole, ils allaient vite et faillirent par deux fois avoir un accident - il n'y avait pas de signalisation routière, et, apparemment, les chauffeurs méprisaient tous la prudence.À cette époque ils roulaient jusque tard accompagnés par les étoiles et la lune, pour mener à bien leur "petite entreprise". Les risques étaient grands mais les contrôles bien rares, et leur jeune âge les mettait à l'abri du danger pensaient-ils. Les lumières de la ville ne perceraient pas de sitôt l'horizon.2
tomahawkTu grattes deux cordes en même temps et c'est comme si tu leur baissais la culotte. Il y a toujours quelque chose qui sonne en plus de la note ou de l'harmonie. Chuck, ce n'est que de la double corde. Il joue très rarement sur une seule corde. La raison pour laquelle des musicos comme T-Bone Walker et d'autres se sont mis à jouer comme ça étaitévidente, c’est l’amour entre ce que tu dis et ce que tu joues. Quand il chantait « I’m in love » et que c’était loin d’être marrant, parce que la fille elle était partie, il n’y avait que la vibration de ces deux lignes qui pouvaient le dire.
Il est malheureux, la guitare est malheureuse aussi.
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aikiToubig Toufaile. Joueur : capitaliste. Effet : Si vous perdez tout d’un coup, les citoyens vous remboursent (vous pouvez néanmoins continuer à les mépriser eux et leur culte de « l’état providence »). Tousmol Touine.
Joueur : prolétaire.
Effet : Quoi que vous puissiez gagner, les joueurs capitalistes vous en prennent tout ce qui dépasse le nécessaire pour survivre, au motif que vous ne savez que dilapider, alors qu'eux investissent.
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tomahawkToubig Toufaile. Joueur : capitaliste. Effet : Si vous perdez tout d’un coup, les citoyens vous remboursent (vous pouvez néanmoins continuer à les mépriser eux et leur culte de « l’état providence »). Le jeu est prêt, sauf que nous n’avons pas encore parlé des jokers. Tout le monde en a un, parce que personne n’a envie de dire qu’il est un voleur, un faible, ou un profiteur. Donc quand ça va mal, on sort son joker. Ils sont au nombre de quatre : le joker gouvernement, le joker capitaliste, le joker banque, et le joker entreprise. Premier joker :2
aikiLa profondeur du séisme (35 à 40 km) peut expliquer la magnitude somme toute modérée du tsunami qui a suivi : la rupture ayant dû arriver faiblement en surface, le déplacement du fond de l'océan a dû atteindre 5 mètres et peut être un peu plus localement, ce qui s'explique par une règle empirique toute simple qui veut queplus l'onde a de distance sous terre à parcourir, moins elle est violente mais plus le déplacement qu'elle induit est important.2
memepasmort- Allo, tu m'entends? - Je t'écoute - Je t'envoie une fleur un silence lui laisser le temps d'arriver à la fleur- Allo ?
- Allo ?
un silence
- Allo, allo, allo ?
- Ne pas trop l'arroser quand même
la fleur.
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HenriSabakoff visa longtemps. Il était gaucher. Son coup partit, éraflant la mappemonde. - Raté ! constata le capitaine. Trop à droite. Il vous faut rectifier le tir. Quelle est l'île que vous visiez ? Je crois bien que c'était Tristan da Cunha. Elle aussi est habitée. Un clergyman et 180 Irlandais. J'y ai fait relâche autrefois quand...j'étais venu remettre au petit empereur les directives de Sa Majesté. Pauvre clergyman ! De la chienlit, ces Irlandais, du rebut de la pire espèce. La plupart repris de justice, tous saouls du matin au soir. Et... Attendez, puisque vous déviez, visez les Andes, et ne pensez plus qu'à l'Eldorado.2
aiki- Les matsutake ? ai-je demandé. Il a hoché la tête. - Oui, bien entendu, j'aime aussi cette espèce, mais... - Oui ? - Réduire les champignons aux matsutake est une attitude aussi simpliste quede penser que tous les arbres sont des pins.
- Quand même, tout le monde sait que les pins ne fleurissent pas comme les cerisiers ou les pruniers, répondis-je en riant.
- Mais pour les champignons, c'est la même chose : rien de plus différent du matsutake que le shimeji ou le nameko, et je te montrerai comment les cuisiner, dès que nous en aurons l'occasion.
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aikiLyotar a une mémoire extraordinaire et il s'en sert volontiers. Des militants commençaient à affluer sur le toit par les passerelles, par la trappe ou par les airs, ils sifflaient, ils applaudissaient... Lyotar a donc déclamé : "Chat et Pas-Chat coabritent en chat-qu'un. Chat-qu'un avec sa chat-qu'une.Les plus proches se regardèrent avec ébahissement, les autres s'interpellaient : "qu'est-ce qu'il a dit ? De quels pachas veut-il parler ?". Et de plus en plus, la foule devenait compacte.2
HenriNotre espèce est tout aussi proche d'un autre grand singe, le bonobo. Les bonobos peuvent se montrer hostiles envers leurs voisins, mais à peine l'affrontement a-t-il commencé que, souvent, les femelles se précipitent vers la partie adverse pour engager une activité sexuelle avec les mâles et avec les autres femelles. Comme il est difficile deseulement concevoir, selon notre morale toute judéo-chrétienne, la simple idée qu'il soit possible pour notre espèce de procéder de même, l'imagerie populaire de nos parentés simiesques a longtemps adopté, depuis Darwin, la croyance de notre cousinage avec les chimpanzés, voire les gorilles, bien plus convenable que celui d'avec les bonobos.2
tomahawkDans le Mâconnais, midi de la Bourgogne, les sols se déclinent depuis les marnes jusqu'aux éboulis calcaires sur les communes de Fuissé, Solutré-Pouilly, Vergisson et Chaintré. Le chardonnay possède ici un charme particulier : ilressemble aux sédiments crayeux des collines, mais il n’en a pas moins d’astringence : ses nuances sont d’un rouge à franges orangées, son arôme de groseille. Il sent la poudre et le silex.2
HenriSa maîtresse lui faisait une faveur d’y venir, quoiqu’elle ne semblât que vous y suivre ; que c’est toujours faire grâce à un amant que d’aller prendre sa part à un plaisir qu’il donne : que c’est aussi une chose agréable pour l’amant, que sa maîtresse le voie le maître d’un lieu où est toute la cour, et qu’elle le voie se bien acquitter d’en faire les honneurs.Et ceci, que vous savez en maître : que l'heur de l'amant, s'il n'est en tout point celui de sa maîtresse, le prête à des dispositions dont chacun peut se louer ; que c'est enfin grande considération qu'elle lui prodigue, ainsi qu'il est de toute femme la vertu souveraine, quand par et devant elle d'un faste grandissant il jouit à son aise.2
tomahawk- Cela me rendait dingue. Il disait : "Chaque étudiant se doit de commettre mille quatre-vingts erreurs importantes. Plus tôt ces erreurs seront commises, plus tôt il n’aura plus à les commettre à nouveau." Je lui ai demandé quelle était la liste de ces erreurs. Il m’a dit :"On ne peut en faire une liste qu’a posteriori. Sinon tu sors du mouvement profond, fondamental, qui t’aide à traiter tous les sujets, dans toutes les dimensions. Tu prends juste conscience de tes erreurs."
- Mais comment savoir si ce qu’on fait est bon, est bien ?
- Simple : ça ne fait mal ni à toi, ni aux autres.
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tomahawkGren se mit à genoux et força Poyly à l'imiter. - Morille peut nous apprendre bien des choses et nous aurons l'occasion de devenir beaucoup plus puissants que nous ne le sommes. Nous sommes chétifs. Quel mal y a-t-il à vouloir gagner en force ? - Comment un champignonpourrait-il dominer le monde ? Est-ce là sa destinée, réellement ? Ou bien nous enfume-t-il avec des pouvoirs qu’il ne possède pas ?
- Dominer, non. Mais opposer l’ultime résistance. Un vrai lichen.
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ordoGren se mit à genoux et força Poyly à l'imiter. - Morille peut nous apprendre bien des choses et nous aurons l'occasion de devenir beaucoup plus puissants que nous ne le sommes. Nous sommes chétifs. Quel mal y a-t-il à vouloir gagner en force ? - Comment un champignonpourrait-il nous apprendre quoi que ce soit?
- En étant plus haut que les autres champignons. En connaissant tous les arcanes de la forêt, tous les mondes imaginaires accessibles, et toutes les recettes selon lesquelles on mange les champignons.
- Mais si la forêt est coupée, pour lui y a plus rien, pas vrai?
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Sycophante rieurJe n'étais qu'un gamin qui traînassait avec Superman et Batman en attendant de se décider. Dommage que Superman n'ait pas pu me dire ce qu'il fallait que je fasse. SUPERMAN. - Allez, gamin, va te chercher un hamburger. MOI. - Oui, monsieur! SUPERMAN. - Et n'oublie pas les oignons.MOI. Non, monsieur!
Vraiment, ce que l'on peut être con à cet âge-là! Sans parler de l'acné juvénile qui vous transforme en monstre de foire alors que vous pensez être digne de figurer dans un magazine de mode.
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tomahawkDes animaux blancs et ligneux font cercle autour de moi, se taisent. Je leur parle à l’oreille. Ils ont une forte odeur d’enfance. Qui nous sortira de leur présence ? Je sens leur haleine sur mon cou. La petite caisse est un tableau, j’y suis bordé comme dans un lit. On dirait, on dit que je suis mon propre reliquaire. Jean est aussi le nom de mon père.Tu parles bien, avec sa voix. Une voix de silhouette haute, noire, dans les herbes rangées, ton visage dans les yeux. Je relis sans fin tes messages, tes tout petits messages cendrés dans le mouvement de l’eau, tes animaux à toi, tes couleurs. Je dis, je dirais presque, tu es la fin de l’univers, parce que lié à l’âtre clair de l’affection. Tu es l’amitié. Jean Clerté.2
Sycophante rieurÇa s'appelle un bar-au-mètre, dit Nounou en tendant la maison à Tiphaine. J'sais pas comment ça marche- y a un bout de corde spéciale, un machin comme ça-, mais ce petit bonhomme en bois sort quand il va pleuvoir, et une petite bonne femme quand il va faire beau. C'est qu'ils sont sur un p'tit bidule pivotant, t'vois ?Mais alors, répondit Thiphaine, pourquoi aucun des deux n'est dehors pour l'instant ?
Nounou prit une profonde inspiration, roula des yeux vers le plafond et lui lâcha sur un ton presque d'excuse : Par c'que tu saurais me dire s'il fait beau ou pleut dans l'espace ?
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HenriJe monte sur mon lit. Je m'y dresse, les mains au mur, j'atteins le trou avec ma figure. Une boiserie pourrie, deux briques disjointes; du plâtre s'est détaché; une ouverture se présente à mes yeux, large comme la main, mais invisible d'en bas, à cause des moulures. Je regarde... je vois... La chambre voisine s'offre à moi toute nue.Nue comme la vérité, nu comme il l'est. C'est le choc de ma vie ! Ils ont des jambes ! Pas d'ailes cachées, de fragments de nuage; non, des jambes, des vraies, avec des poils. Et plus haut... alors on m'a menti, ils m'ont tous menti, ce sont des hommes comme nous, pas des envoyés de Dieu; et leur soutane n'est qu'un leurre.
Je me laisse glisser sur mon matelas, j'ai envie de vomir.
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Sycophante rieurSocrate : - Ainsi je n'avais dans ma pensée que quelques-uns de ces traits communs qui ne sont pas plus à toi qu'à tout autre. Théétête : - Nécessairement. Socrate - Dis moi, au nom de Zeus,pourquoi toi, fidèle entre les fidèles, me trahit ainsi alors que ta probité t'enseigne tout le contraire ?
Théétête : - La question a le mérite d'être posée, mais fût-il encore nécessaire de l'énoncer en d'autres termes. Tu conviendras également que la duplicité peut s'avérer salutaire, surtout en pareille circonstance.
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centansdesolitudeMais, excusez-moi, je ne me suis pas présenté... Je m'appelle Thréos, Thréos Iz-Alka. Je fais partie d'un mouvement révolutionnaire visant à détrôner notre très cher monarque. Pour être exact, c'est moi qui ai...fondé le parti des insurgés. Je tâche jour après jour d'en faire un édifice solide et inébranlable, apte à supporter nos revendications et nos croyances. Car je reste persuadé que le régime actuel, drapé de ce voile d'hypocrisie grotesque, n'œuvre qu'au service des privilèges d'une minorité. Sachez, mon bon monsieur, que le démon est tapi dans l'ombre des apparats les plus pompeux."2
jernivil- (...) Qui sont vos parents ? - Je n'en ai pas. - Et vous n'en avez jamais eu, j'imagine ; vous souvenez-vous d'eux ? - Non. - Je m'en doutais. Alors, vous attendiez vos congénères, assise sur ce fameux échalier ? - Mes quoi, Monsieur ? - Lescomplices, et auteurs de la forfaiture.
- Je vous ai dit que j'étais innocente, je regardais les nuages.
- Sur l'échalier ! Ne me dites pas que vous faisiez le guet par hasard ; alors qu'un cambriolage avait lieu dans la villa attenante! Vous vous foutez de moi ?
- Non, Monsieur.
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Sycophante rieur- (...) Qui sont vos parents ? - Je n'en ai pas. - Et vous n'en avez jamais eu, j'imagine ; vous souvenez-vous d'eux ? - Non. - Je m'en doutais. Alors, vous attendiez vos congénères, assise sur ce fameux échalier ? - Mes quoi, Monsieur ? - Leshurluberlus que vous vous obstinez à défendre.
- Pas du tout.
- C'est cela, alors vous admiriez le paysage uniquement ?
- On ne peut rien vous cacher, Monsieur.
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tomahawkPeu de plaisirs égalaient celui qu'on éprouvait en entrant dans l'univers d'Epic sous les traits du bourreau. Tel un dieu oublié, il se déplaçait parmi les joueurs, ceux qui croisaient le personnage ignoraient qu'il était animé par une conscience humaine et que, sur un caprice, il pouvait prendre la vie de n'importe lequel d'entre eux.Il entra dans l’application. Tout autour de lui, les murs de sa chambre avaient perdu leurs couleurs, étaient devenus gris. Jingle. Le portrait familier apparut sur l’écran.2
tomahawkCercar de Liebre (poursuite du lièvre). Cette "chasse" met en scène 1 lièvre et 12 chasseurs. Matériel : un plateau de jeu (voir ci-contre), 12 pions d'une couleur (chasseurs), 1 pion d'un autre (lièvre). But du jeu : le lièvre doit se débarrasser des chasseurs, les chasseurs doivent bloquer le lièvre. Nombre de joueurs : 2. Chaque joueurdonne à l’autre le nombre de cases qu’il doit franchir au tour suivant. Le joueur chargé des chasseurs peut évoluer en ligne droite, vers l’avant ou de côté. Le lièvre, lui, a la possibilité d’évoluer en diagonale. La fin du jeu, ou Res d’Aubre (plus de clairière), se produit lorsque le lièvre est entouré de deux rangées de chasseurs successives, ou qu'il a atteint le bord.2
Sycophante rieurTerre 14h00 Je chante "Petit Pinpin Noël", une chanson de ma planète. Terre 16h00 Gros Mollet me tend un objet lourd et carré appelé "cartable". Elle me dit que c'est pour demain. Ça tombe bien, je n'ai pas faim maintenant.Terre 18h00
Je m'interroge : si un chat retombe toujours sur ses pattes, et une tartine beurrée retombe toujours du côté du beurre, que se passe-t-il quand on attache une tartine beurrée sur le dos d'un chat et qu'on les jette par la fenêtre ?
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HenriNe répondez pas que les gros spéculateurs seront tôt ou tard mis à la raison par la foule des petites gens. L'esprit de spéculation gagnera toutes les classes. Ce n'est pas la spéculation qui va mettre ce monde à bas, mais la corruption qu'elle engendre. Pour nous guérir de nos vices, ou du moins pour nous aider à les combattre,nous ne pouvons qu'espérer le besoin d'un retour à la foi. Par elle, je n'entends pas cette myriade de ferveurs exclusives, qui scindent les peuples et les ferment. J'appelle de mes voeux la foi christique, la seule qui ouvre le coeur et l'esprit aux infinis desseins de Dieu.2
Bernie77Humbles et modestes lors de la visite des lieux, à peine le bail était-il signé qu'ils découvraient leur véritable visage, et il paraît qu'ils faisaient des scènes pour un oui ou pour un non. Des scènes ? J'étais stupéfaite, ce qui a fait rire M.Nakano qui m'a expliqué : -Eh bien, par exemple,j'étais chez moi lundi soir, lorsque Jirakawa a débarqué, prétendant que sa femme avait failli mourir brûlée à cause de la température fluctuante de la douche.
Je n'ai pas pu retenir mon éclat de rire, en imaginant cette pauvre Yumi à moitié folle de rage.
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FrançouéQuant à sa parladure, encore qu'il ne soit pas sûr que Montaigne pensât à lui quand il discourait sur le style qu'il préférait à tous, pour moi je retrouve le roi tout entier dans la description qu'il en a faite : le parler que j'aime estcelui qui ne fait point d'aventures ou d'attraits inutiles et qui sait se languir en intéressements, en ces choses fébriles que l'air passé insuffle encore de force et de candeur.2
FrançouéSalomé propose : - Et si on en prenait une chacune ? Elles ne sont pas très chères, cinq euros la grande, trois euros cinquante la moyenne et deux euros la petite. Silène approuve : - Comme ça, quand une de nous troisAura trop usé la sienne ou l'aura rompue, elle pourra demander celle d'une autre.
Salomé renchérit:
- Alors choisissons chacune un modèle différent.
Elle se détourne pour trouver les yeux d'Eléonore, encore étrangers et vifs à cette heure là.
- Comme tu es la plus jeune, tu achèteras la moins chère.
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Migoudans les déglutitions, qui le font ressembler à un poisson qui gobe un hameçon, avec son importance gourmée mêlée à des pétarades de vieux rapin romantique, est un voisin de table désagréable à entendre parler, désagréable à voir manger.Pétandre : Ce quidam, si fier et arrogant, qui estime que dès qu'il est entré dans quelque auberge, celle-ci lui appartient toute entière, et qui se complait avec épanouissement2
FrançouéJ'écoute ton accent bourguignon, cette manière si particulière de rouler les "r", sans rien de rocailleux, mais avec une sorte de musique chantante, sensuelle, un brin frondeuse peut-être: il semble jailli tout droit d'un livre de Vincenot, d'une Bourgogne immémoriale. Cette terre où, malgré la réussite, l'argent, la vie demeure âpre, sauvage, essentielle. Vivre dans un tel pays,c’est voir avec ses mains, chanter avec ses yeux. C'est flatter la mort de chaque chose et souffler à la barbe des dieux contempleurs. Vivre dans un tel pays, c'est courir et se perdre en efforts, puis tenir au roc d'un calvaire écroulé pour témoigner d’aventure.2
MigouAucun vin n'accompagne aussi intimemement l'approche du soir que le vin de Nuits-Saint-Georges, n'est autant l'ami de la nuit que le vin de Nuits-Saint-Georges, nocture jusque dans son nom, profond et semé d'éclairs comme une nuit d'été en Bourgogne. Il brille d'un éclat sanglant au seuil de la nuit comme, au bord cristallin de l'horizon, le feu du couchant.Son goût libre et généreux évoque le réveil de la bête des premières heures suivant le crépuscule. Il emplit impétueusement l'espace que lui offre le palais, tout comme les ténèbres prennent possession du monde. Le feu descend alors jusqu'aux entrailles, et plonge l'esprit dans les ténèbres d'une folie veloutée où agonise la lumière de la raison cartésienne.2
StéliadeA.G. : Pourquoi la musique? A.R. : Sans musique, la vie serait une erreur. A.G. : Pourquoi ces attentats sans victime? A.R. : Ils améliorent l'architecture. A.G. : Qui est l'assassin?A.R : Un homme qui veut ajouter d'autres marches à l'escalier.
A.G : Quel escalier ?
A.R : Celui de la gare Saint Charles.
A.G : Pourquoi ajouter des marches ?
A.R : Pour prolonger le voyage. Bientôt, grâce à lui, on pourra prendre des billets d'escalier comme on prend des billets de train.
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MigouLe tambour est un instrument familier que chacun peut identifier, que chacun peut faire résonner car, sans technique particulière, il peut être « battu » et sonner une charge onirique pour une hypothétique victoire. Le tambour, c’est également la danse, la transe, le voyage, le langage, le méta-langage, la forme sonore et sonnante, le tronc de l’arbre métamorphosé en symboles,l'entrée du labyrinthe qui mène aux profondeurs de l'âme humaine. Plusieurs fois au cours de mes périples africains, lors de ces danses sans âge menées au bruit des percussions, j'ai senti comme une lumière intérieure, un appel à l'être, un éclaircissement sur le sens de la vie, comme si tous les points de l'existence étaient unis en un même point, de la naissance à la mort.2
poneyUn temps. MEDVEDENKO : Permettez-moi de vous demander; docteur, quelle est la ville à l'étranger que vous avez le plus aimée ? DORN : Gênes. TREPLEV : Pourquoi Gênes ? DORN : À cause deChristophe Colomb. Pas celui qui a réussi son départ pour les Amériques à partir de Palos de la Frontera. Pas celui qui refusera de comprendre qu'il a découvert un ouveau continent. mais le jeune homme, celui qui a hanté le port de Gênes, qui a rêvé, étudié pour finalement, - malheureusement, à mon avis - réaliser son rêve, mais de façon tronquée.2
ordo- Qu'est-ce qu'on fait si on se retrouve seul ? osa Sviezest. - Tu te couches. - Pied en amont ou pied en aval ? - Ca dépend de la rugosité du sol, de l'inclinaison de la pente, de ton poids, de la vague... Il existe quatorze types de vagues catégorisées avec certitude. Deschercheurs ont montré que l'inclinaison dépendait aussi fortement de l'état d'esprit de l'âme à travers laquelle les vagues passaient. Le désir de séparation définitive, de départ ou de suicide, par exemple, les renforce tellement que le corps n'a plus aucun moyen d'y résister.2
grand saintéloiTonio prit la voix méchante : _ César ! Aussi sec, un marin entra dans la pièce. Antoine ne lui laissa pas le temps de faire l'inventaire des trois mannequins sinistres qui mangeaient tout le soleil.Il ordonna : _ Tu sors le Palermo.Tu fais le plein. Tu charges des jerrycans et t'emmènes ces messieurs à Portofino. _Je les ramène quand ?_ Tu les ramènes avant que Marco les transforme en passoire et avant d'avoir les carabiniers au train. Tu vois, une petite promenade de santé, aux frais de la maison ! Ne me remercie pas, c'est mon jour de bonté !
Face à tant d'amertume, César sortit sans la ramener davantage, direction jerrycans.
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tomahawkQuand j'entre dans ma voiture, je ne cherche pas à comprendre comment fonctionne le moteur. Je me mets au volant et je tourne la clé de contact. Les progrès techniques consistent à permettre de réussir sans comprendre. L'école fonctionne à l'inverse. Pour comprendre, il faut aussi accepter de perdre du temps, de soulever le capot du moteur. Un corollaire de cette règle estque tout ce temps passé ne peut l’être seul. Intervient donc cette relation particulière à l’adulte référent qui peut être source de gratification pour l’élève, comme elle peut être source d’angoisse. Intense sans être fusionnelle, personnelle sans être privée, la relation de l’accompagné à l’apprenti, est fondamentale. Sans ce courant vivant et profond, pas d’apprentissage possible.2
tomahawkSon propre sac médicinal contenait un akoonah, la peau de la mue d’un serpent, un fragment de corne de cerf, une pierre provenant d’un lac, identique à celle que possédait son frère, et une petite branche d’arbre sur laquelle elle avait gravé des symboles traditionnels. Elle prit quelques longues et profondes respirations pour ramener le calme en elle, puisposa doucement le scalpel en acier à l'endroit où commençait la poitrine. Elle regarda quelques secondes le beau et large visage d’homme qui respirait calmement sur le sol, sa peau brune et luisante, la droite barrière longue de son nez, les cheveux noirs exubérants où se découvraient quelques fils de blancheur. Lui envoya tout son amour. Puis commença l’opération.2
tomahawkles femmes sont conviées aux fêtes païennes dédiées à Dionysos, dieu de la vigne et de la débauche, qui s'achèvent en bacchanales à Rome. Sous le règne des Césars où même les repas se prennent couchés, l'orgie est inscrite au menu. Pour ces excès,les maîtres tisseurs de la cité sont réquisitionnés de force : ils doivent filer puis fabriquer en tissage des étoffes à la fois solides et les plus souples possibles. Ainsi des centaines de kilomètres de couvertures élégantes sont entreposées dans le chalcidicum ou l'exedra. La garance est la teinte préférée, sans doute pour mieux dissimuler le sang ou le vin.2
StéliadeIl arrivait souvent qu'on l'interroge dans sa propre langue, si des recherches en avaient rapporté des enregistrements. Si l'esprit venait d'un corps dont la Grand-Race ne pouvait physiquement reproduire le langage, on fabriquait d'ingénieuses machines sur lesquelles la langue étrangère pouvait être "jouée" comme sur un instrument de musique. Ceux de la Grand-Race étaientexemptés de ce processus, car ils étaient eux-même des instruments de musique. Le nom même de leur Parlement se traduisait en langue terrienne par "Fanfare". Là, ils décidaient bruyamment du sort des mondes en soufflant harmonieusement dans leurs voisins, ou en pinçant les cordes de leurs détracteurs. L'être humain, lui même, était né d'un arpège conflictuel.2
tomahawkIl arrivait souvent qu'on l'interroge dans sa propre langue, si des recherches en avaient rapporté des enregistrements. Si l'esprit venait d'un corps dont la Grand-Race ne pouvait physiquement reproduire le langage, on fabriquait d'ingénieuses machines sur lesquelles la langue étrangère pouvait être "jouée" comme sur un instrument de musique. Ceux de la Grand-Race étaienten général de nobles parleurs. Ils utilisaient un ensemble de sons clairs et mélodieux qui faisaient penser à une harpe, et leurs paroles coulaient doucement, en cascade d'eau fraîche. Harward se demandait toutefois si ces sons si doux ne cachaient pas une cruauté sans nom, comme pouvait le suggérer les cadavres torturés et horriblement mutilés de la caverne.2
ordoAlors qu'il s'agirait d'éblouir, d'étonner toujours la belle absente, ne se présente à l'esprit de l'épistolière qu'un rhumatisme, une visite de fâcheux, la couleur des feuilles, le livre-remède destiné à s'oublier ou à se retrouver. Chaque lettre attend la suivante. Le plein aspire à remplir tout le creux du réel.Il est difficile d'imaginer la vie d'une intelligence aimante lorsqu'elle n'a pour seule expression que l'attente, et la lettre. Le temps modifie ses mesures à cette aune, ses rues sont des voitures de poste, ses bâtiments publics des projets pour conter, aussi humbles soient-ils. Et humbles, ils le sont souvent, en effet.2
poneyIl jeta ensuite les feuilles dans les récipients d'eau bouillante qu'on lui avait apportés, et tous les coeurs furent immédiateent soulagés. Car la fragrance qui vint à chacun était comme un souvenir de matins humides de rosée par un soleil sans voile en quelque terre dont le monde au printemps ne serait lui-même qu'un souvenir éphémère. Mais Aragorn se redressa comme rafraichi etse tourna vers les hommes.
- Vous savez ce qui nous attend, une longue marche, une longue lutte sans garantie de victoire.
Eowyn le regardait, droit dans les yeux. Il soutint ce regard en silence et ne put ignorer le frisson qui fit trembler un court instant la jeune femme.
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HenriElle s'étonne : comment n'a-t-elle pas compris plus tôt une chose aussi simple. La tache verte, les ombres et le grillon eux aussi semblent rire et s'étonner. Une hallucination envahit Varka. Ellevoit soudain Miouki, sa douce, la soeur de chiffon de son enfance, sa confidente, qui danse devant elle. Varka se frotte un peu les yeux, mais quand elle les rouvre, la scène a disparu. Seul gît par terre un petit objet rond et lisse, qu'elle saisit délicatement, et reconnaît aussitôt : son nombril ! Le nombril de Miouki !2
ordoC'est important, les mains au fond des poches. Pas de sac à main, de sac à dos, pas de bras d'homme où se suspendre, de mère à soutenir, d'enfant à tenir par la main. Les mains au fond des poches : quelque part entre solitude et liberté.C'est seulement quand j'ai enfin laissé tomber toutes les attaches que je peux enfin marcher dans la ville. Plus de déception, d'incompréhension, de compromis, d'injustice. Maintenant je peux voir cet enfant de dix ans sur ce vieux banc, affalé, ses traits longs et ardents. Il tient comme une poupée sa mandoline blue grass. Il joue des accords sauvages, me fait frissonner. La vie.2
tomahawkVisage blafard, barbe noire, bandage rouge et vert. Tu pourrais jouer un cadavre sur scène. - Pas dans cette scène, grommela Vandien.- La nuit tombe, dit Lena, il est temps de les rejoindre.
- Nous avons au moins trois heures de descente, jusqu'à la caverne, il faut faire vite, si nous voulons profiter des derniers rayons du soleil à travers les crevasses !
Vandien se retourna, harnais et pitons chargés sur son dos.
- Quel masque étrange, dit Lena.
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HenriUn serviteur, attentif à ne pas troubler la méditation de son maître, vint déposer près de lui un plateau sur lequel il y avait un bol de cuivre plein de leben crémeux, le yaourt de lait de chèvre, et une coupe de dattes brunes, petit déjeuner traditionnel des Bédouins. Mais le jeune colonel n'y toucha pas. Fixant l'immensité, Mouammar Khadafi attendait.Il savait l'importance de sa capacité méditative et de silence, aux yeux de ses hôtes aux cérémonies trompeuses. Son père, lui-même hadj, lui avait enseigné les vertus infinies de la patience, cette arme arabe des négociations qu'ignore l'Occident.2
StéliadeUn jour que Madame dormoit, Monsieur branloit sa chambriere, Et elle, qui la dance aymoit, Remuoit des mieux le derriere. Enfin la garse, toute fiere,pris son vict entre ses testins
et lui disoit en mocquerie :
avant que lait me goutte aux seyns
c'est moy qui te trairai le vict
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HenriJ'ai pris la fille par le coude et je l'ai entraînée avec moi dans l'escalier. Au fond maintenant nous avions tout notre temps. Alors j'ai sorti la canette du four. La fille était un peu moins pâle mais elle tremblait. Elle m'a regardé fixement, de la tête aux pieds.Elle semblait me voir, me voir vraiment, pour la première fois.
Nous sommes restés ainsi longtemps sans un mot, elle me toisant et se calmant, moi à fourgonner.
Puis me tournant le dos, elle murmura sombrement: "tu sais, j'ai pas faim. J'ai jamais faim !"
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HenriLa nuit se dévide et le soleil fond et j'aurai laissé courir sur son aire le beau bateau. Il est échoué sur les hauts-fonds de tes yeux, ton silence, ton désert. J'aurai toujours pris la vie de très hautet sans gravité, de la douce indolence de ma jeunesse trop mûre.
Mais ma force est à jamais drapée du linceul de tes beautés, ensevelie dans l'hypogée qu'à mains nues tu creuses en mon coeur.
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MigouTorlyri, la femme-offrande et la compagne du chef Koshmar, s'approchait au même moment du sas du cocon. C'était l'heure où le soleil se levait, l'heure où Torlyri allait présenter l'offrande quotidienne aux Cinq Déités. La grande et douce Torlyri était renommée pour sa beauté et pour sa bienveillance.elle commençait la cérémonie par les Déités les plus primordiales pour terminer par les Déités sophistiquées.
D'abord venait le Ergonor, Souverain du Chaos, auquel Toriyri offrait un rameau d'olivier en feu. Puis venait Sahsira, la Reine du Sexe, à qui Toriyri offrait du gingembre et du piment. Puis encore Xanthos, le Dieu de la guerre, qui recevait une coupe de sang.
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PuchIl n'y avait pas de papier cadeau autour, pas d'étiquette ni de ruban , rien qui spécifie qui était l'expéditeur. Le plus souvent, ces cadeaux étaient livrés à la maison, d'ordinaire quand mon père était absent. Mère devait avoir remarqué ces colis, mais elle ne fit jamais de commentaire. On aurait ditqu'elle méprisait comme un mal nécessaire ces preuves anonymes des secrets que mon père gardait de tous, même de son épouse. Lui emmenait ces colis occasionnels dans son bureau, sans un mot, comme s'il s'agissait là d'une chose naturelle, convenue entre la famille, et l'idée de s'en expliquer ne semblait jamais l'atteindre.2
MigouIl n'y avait pas de papier cadeau autour, pas d'étiquette ni de ruban , rien qui spécifie qui était l'expéditeur. Le plus souvent, ces cadeaux étaient livrés à la maison, d'ordinaire quand mon père était absent. Mère devait avoir remarqué ces colis, mais elle ne fit jamais de commentaire. On aurait ditqu'elle savait de qui venaient les mystérieux présents, tant elle accueillait leur arrivée avec sérénité. On aurait pu croire à de l'indifférence, mais plusieurs fois, alors que je revenais de la grille, ayant soigneusement caché le colis sous mon pull, elle me souriait d'un sourire inhabituel, tendre et paisible, teinté d'absence.2
ordoPour enlever le goût désagréable de rance à votre beurre, le pétrir dans une eau contenant du bicarbonate de soude (40g de bicarbonate pour 1 litre d'eau) et le laisser macérer dans cette eau 2 heures. Rincer ensuite à l'eau froide. Une autre méthode consiste àprévenir ce désagrément en ajoutant dans le beurrier une branche de fenouil fraichement cueillie. En séchant, la plante dégagera une odeur légèrement amère qui résorbera toute mauvaise odeur du beurre tout en retardant le passage au rance de celui-ci.2
HenriPour commencer, un dictionnaire, on est sûr d'y trouver les mots qu'on aime. C'est-à-dire "armoise", "blanquette", "canopée",déclic"... C'est parce qu'ils nourrissent nos rêves, sentent nos parfums qu'on ne peut s'en passer. Et leur recueil devient une malle au trésor !2
StéliadeMon identité n'est jamais close, peut-être ne se révèlera-t-elle que sur mon lit de mort. Il serait irresponsable de clouer des jeunes filles à des identités imaginaires et à ne plus voir dans la fillette que la musulmane supposée, parce qu'elle a le teint un peu mat. Je vous raconte une anecdote :un jour une ado maghrébine vient dans mon cabinet. Je lui demande si elle désire un sandwich hallal. Là,elle me répond avec un immense sourire "je m'appelle Maellig Caradec, j'ai été adoptée par des parents bretons à ma naissance, vous n'auriez pas du kouig amann ?". La culture du sol ne se confond donc pas forcément avec la culture du sang, il faut sans cesse le rappeler.2
druidesseDans le geste de téter, le bébé garde les lèvres serrées sur le sein de sa mère tant qu'il se remplit l'estomac et que cette nourriture bienfaisante lui procure du plaisir. Ensuite,il le délaisse un instant, pour y revenir presque aussitôt. Le nourrisson pose sa tête sur le sein maternel et prolonge ainsi son corps à celui de la mère. L'adualité est renforcée : le bébé est sa mère. Ce lien fusionnel s'épanouit jusqu'à l'apparition des premières dents où le toucher devient morsure, où progressivement l'adualité devient la dualité.2
FabriceJe retournai dans ma chambre, coeur battant comme un glas. Le destin tragique de Wolker m'est immédiatement revenu à l'esprit. Il fallait à tout prix que j'aille le lendemain chez le médecin. Une nuit interminable m'ouvrit les bras et m'engloutit.Je me réveillai suant, avec l'impression d'avoir réfléchi toute la nuit, dans tous mes rêves.
Je continuai à réfléchir. Non, pas question que j'aille chez le médecin. Téléphoner à Ernest. Faire mes valises. Sauter par la fenêtre. Crier. Acheter le journal. Quelque part devait se trouver la solution.
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StéliadeNous avançâmes nos chaises. Je ne m'étais jamais trouvée aussi près d'elle et j'avais une envie folle de reculer ma chaise. Elle était affreuse, avec son visage couleur de taie d'oreiller sale; les coins de sa bouchese relevaient en une parodie de sourire, le genre de rictus réservé à un objectif. Dans un sens je ne la regardais pas, je la photographiais pour la réduire à un simple fait divers, un de ces articles désuets sur les Scupteurs Baptistes Sur Charbon de la ville de Jasper ou sur le Comité de Défense des Majorettes à Taches de Rousseur de Huntsville. Une curiosité, voilà ce qu\'était Pearl.2
aikiAlors Mâra, la Mort, le Mal, lui offre l'empire du monde s'il s'en retourne. N'ayant pas réussi à le tenter, l'adversaire suit le Bodhisattwa, en quête d'une autre occasion.Le Bodhisattwa traverse tous les empires dans sa marche vers la lumière, et nul ne réussit à l'arrêter ni à le détourner de sa route.2
ganymedSeule la vérité existe. Seule la vérité doit vivre. Le mensonge tue, le mensonge fait mal à l'intérieur et ronge qui le commet. La vérité la plus laide vaut mieux que le plus beau des mensonges.Tout comme la représentation crue de l'obscène vaut mieux que le culte effréné de l'esthétisme, ta vérité, même la plus ignoble, je saurai l'entendre et la comprendre. Ne me mens pas, ne me dupe pas, tu le regretteras et ce sera trop tard.2
RenexSeule la vérité existe. Seule la vérité doit vivre. Le mensonge tue, le mensonge fait mal à l'intérieur et ronge qui le commet. La vérité la plus laide vaut mieux que le plus beau des mensonges.Dénoncez les menteurs. Ce qui enfreint la loi est le fruit de la dissimulation. Les idées qui s'opposent à l'épanouissement de notre Peuple sont fausses. Ceux qui les propagent sont des menteurs. Et ceux qui ont ainsi intérêt à mentir au Peuple sont des traîtres à la Nation.2
ordoLes cris se changèrent en hurlements, et la foule présente au fond du Gouffre s'avança vers lui. Les faisceaux des projecteurs balayèrent l'escalier mécanique, qui évoquait une énorme fermeture à glissière de métal brillant. Un bourdonnement grave, modulé, s'éleva des amplificateurs à la base de l'Orchestre. Dent reconnutla vibration des voix enregistrées qu'il avait pris tant de soin à coder avant de venir. Dans cette version qu'en proposait maintenant l'Orchestre, elles ressemblaient à des voix de fantômes-vides, ceux qui étaient noirs en dedans et agitaient leurs chevelures. Mais alors l'écran de visualisation s'anima. Un déferlement de couleurs très chaudes.2
MigouElle a les cheveux blonds et le sang d'une fille A tirez son couteau, en quartiers il l'a mise En a fait un diner aux barons et aux princes Nous voici tous icy hors ma soeur MargueriteLe Roy et le bourreau, la princesse et la biche
Vestus de linge blanc, vont pleurer le sang rouge,
Dans les bois tous y vont, oyez
Dans les bois de genevrier
Vestus de linge blanc, oyez
Comme les joues de Marguerite.
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Migou- Ne mens pas, Michka ! Matveï, envoie le au diable ! Il n'y a pas de Dieu qui tienne ! La religion, l'Eglise et tout le reste, c'est une sombre forêt dans laquelle rôdent nos brigands ! C'est de la tromperie ! Mikhaïla répête avec obstination :- Non, il faut être gentil avec le monsieur, il a dit que Maman ira au Paradis.
- Michka, rentre dans ta chambre, grommela le père d'une voix rauque.
L'air furieux du père la saisit et elle sentit des larmes monter à ses yeux. Elle ne voulait pas pleurer devant les autres; elle attrapa sa poupée et partit se réfugier dans sa chambre.
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Stéliade- Veux-tu, ma ribaude velue, veux-tu, grimper là-dessus, veux-tuuu... remuer ton... Tiens, tiens... Voilà du monde ! Ah c'est le déjeuner qui arrive. Ces humains sont formidables ! On les attaque, on les dévore, et il en vient toujours d'autres ! - Moi je te dis qu'on aurait pas dû passer par là. - Pfft, personne n'oserait affronter une escorte en armes juste pourcombler une petite fringale !
- Beurk ! Des humains! Avec leurs armures difficiles à enlever et tous leurs petits os, cartilages et nerfs ! Je prèfère les langoustines et les crevettes ! Pourquoi tu ne vas jamais m'en pêcher ?
- Moi ? Toucher de l'eau ? Et perdre mon fumet délicat et légendaire qui me précède à cent pas ? Tu as perdu la tête, ma débauchée moite et languide ?
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ordoHein ? étudier l'homme tel qu'il est, non plus leur pantin métaphysique, mais l'homme physiologique, déterminé par le milieu, agissant sous le jeu de tous ses organes... N'est-ce pas une farcede constamment séparer ce qui ne doit pas l'être, et d'inventer le reste. N'est-ce pas une aberration que toutes ces frayeurs superstitieuses, ces figures de diable, quand la seule réalité de l'homme dans la ville nocturne, c'est que ses yeux sont alourdis par les ténèbres, et que l'inconnu lui est par nature dangereux?2
RenexAntistrophe continue aux angoisses des humains, le chien Snoopy conduit à la dernière frontière métaphysique la névrose du manque d'adaptation. Snoopy sait qu'il est un chien; demain il sera peut-êtreprivé de repas, oublié par son maître dans la voiture ou perdu dans la foule. Snoopy est un enfant apeuré qui se demande ce qu'il fait au bord du précipice, sans réaliser que son corps malingre est inapte au combat de la vie, à l'attitude proactive qui seule pourrait contenter la soif de découverte que son esprit trop éveillé distille à chaque seconde.2
rougesignal- Heureusement, le vent l'a propulsée sur le capot. Elle s'est retrouvée les jambes en l'air. Le vent s'est engouffré dans son kimono... Je n'ai pas besoin de vous raconter ce qui s'est passé. - Si, si, il faut nous le dire ! protesta l'un des hommes.Un autre rétorqua "Oh, il va sûrement se vanter, les robes des geishas sont si serrées que le vent n'a pas du soulever grand chose. Je suis curieux de savoir ce qu'il va inventer". Mais tous étaient très attentifs.2
MigouSi l'avion s'avérait être celui de Loveacre, le problême serait d'attirer l'attention du pilote et de son observateur, et non de leur ennemis. - Regarde ! s'écria Bony. C'est le commandant Loveacre. Il fait flotter une banderole blanche, ce qui veut dire qu'il veut nous transmettre une nouvelle très importante. Allonge-toi etimite le cri de la musaraigne.
- euh, tu es sûr... ça fait quel cri, une musaraigne ?
- ik, ik, et pas trop fort, hein, il s'agit de pas se faire repérer.
Après un instant d'hésitation John obtempéra.
- Surtout, continue, fit Bony, qui s'était saisi d'un baton et s'en servait pour faire bruisser l'herbe.
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RenexAu milieu de la nuit, des créatures aux membres palmés sortent de l'eau sans bruit. Elles pénètrent dans la grotte où dorment les femmes et leurs petits. De leurs yeux vitreux elles observent les humains.Au bout d'un moment, elles montent sur les échafaudages, font de grands gestes lents, reculent, avancent, hésitent... puis trempent leurs pattes visqueuses dans les bols de poudre colorée et continuent les dessins sur les parois.2
RenexBon, tes courgettes tu les laves bien et tu les coupes au ras de la tige. Après, tu les fais blanchir dix minutes avec un gros oignon. Dans un autre feu du fais cuire du riz,ensuite tu n'as plus qu'à mélanger le tout, à assaisonner et à faire mijoter ensemble quelques minutes avant de servir.

Nous, c'est pareil. Les filles s'élèvent avec les filles, les garçons avec les garçons. Alors seulement, ce petit monde est préparé à vivre ensemble et à avoir des enfants.
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RenexC'est absolument extraordinaire. Tandis que j'écris ces lignes, il fait une chaleur terrible -33°-, il y a des gens dans les piscines, les pataugeoires ou je ne sais quoi et certains sont quasiment nus.Les vieux me sourient, depuis leur caravane. Je ne peux pas les aider. Désoeuvrées, des familles entières s'assoient sur de mauvaises chaises pliantes, près d'une glacière ou d'un baluchon, et dorment, désemparées certainement par l'absence de travail. On les voit s'agglutiner devant des échoppes de sucreries, seuls aliments que l'on puisse trouver dans le camp.2
RenexLe directeur en question ignorait tout de la peinture mais n'osait l'avouer. Monet le laissa patauger quelques instants puis daigna lui annoncer la grande nouvelle. "J'ai décidé de peindre votre gare. J'ai longtemps hésité entre la Gare du Nord et la vôtre mais je crois finalement que la vôtre a plus de caractère." Il obtint toutd'abord l'autorisation de planter son chevalet sur la place de la gare librement, en pleine journée, contre un portrait de la femme du directeur des services techniques et un autre de la fille du chef de gare. Manquant alors de couleurs, il entreprit, pour payer ses fournitures, de faire le portrait des bourgeois qui attendaient leur train au soleil.2
aiki- Le roi des Alitvaraï, tu te rends compte! Et il est venu m'acheter un livre, une vieille édition de l'Encyclopédie des Fées de Pétrus Barbygère, et je l'avais!!! Et il était vraiment content et ses soldats sont partis sans rien casser chez moi. - Qui sont les Alitmachins?, demanda l'Homme-Arbre, qui venait de remettre trente-cinqexemplaires du dernier livre de Varia Galobeele en haut d'une pile déjà dangereusement inclinée.
- les Alitvaraï ! tu en as vu un échantillon : des soudards, prets à en découdre à la moindre occasion ; ils n'ont pas eu de mal à nous imposer leur loi quand ils ont déferlé dans la région, il y a une quinzaine d'année.
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FabriceÉnorme, de la taille d'une montagne. Et je savais à quel point c'était important ; la main était fermée, comme un poing de pierre, et je savais qu'elle renfermait un objet si précieux que ma vie et celle de tous les habitants de la Terre en dépendaient. Alors, j'attendais que le poing s'ouvre, et il s'est ouvert. Et j'ai vu ce qu'il y avait dedans.C'était une boucle d'oreille.
Herbert ne put retenir un soupir de déception, mais je compris immédiatement ce que voulait signifier l'archiprêtre. Quelque part, sur la Terre, ou peut-être sous la Terre, il restait une Femme.
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surbookéDans l'année qui a suivi la mort de son père, le fils de Curt Wilcox a beaucoup fréquenté nos locaux, beaucoup c'est même peu dire, mais on l'a jamais engueulé parce qu'il était tout le temps dans nos pattes, personne lui a jamais demandé ce qu'il fichait là. Ce qu'il faisait on le savait bien :il pensait que faire le siège du bureau du capitaine suffirait pour apprendre l'identiité du meurtrier avant tout le monde. Il ne pensait qu'à la vengence, sous toutes ses formes possibles : vengence froide le matin, chagrin destructeur autour du déjeuner et propos ivres et décousus à la fermeture des bureaux. On nous a dit qu'il avait même salement pété les plombs une nuit ou l'autre.2
ordo- Ils marchent ? - Bras-dessus bras-dessous au crépuscule. On n'a pas le droit d'inventer. Il faut répondre immédiatement, automatiquement, ouvrant toutes les écluses de l'inconscient. - Je meurs ? - Un verre de poison à la main.- La rose?
- Seule dans le bâtiment rouge.
- Tu m'aimes?
- En sueur dans la glaise et te protégeant de son viol.
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Colonel Sponsz- Écoutez monsieur...euh... quel que soit votre nom, nous avons besoin de réponses, s'impatienta Phoebe. - Je suis celui qui avait un pied bot, l'enfant à la traîne, oublié et ignoré. Je suis le dernier descendant de mon clan, le seul et unique, et quand j'aurai disparu, ils auront tous disparu. - D'accord. Alors vousallez vous asseoir et respirer un bon coup."
L'homme ne bougeait pas.
"- Bon", soupira Phoebe," vous savez que j'ai eu une prémonition à votre sujet? Je vous ai vu faire disparaître Belthazor, ne niez pas. Enfin... je vous verrai le faire disparaître, disons que je vous ai vu en train de faire disparaître un démon que vous n'avez pas encore rencontré... euh... reprenons du début."
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aikiNe la garde pas à Petersbourg ; elle n'y apprendra rien de bon. Emmène-là soit à l'étranger (naturellement pas à Baden-Baden ou à Ems), soit ici, dans le midi de la Russie. La nature est un bon professeur : qui ne comprend ses leçons, bien qu'elles soient gratis ? Les femmes aimentque l'on s'occupe d'elles, mais pas qu'on le leur fasse sentir : qu'elle ait l'impression d'être libre de ses mouvements, de ses actes. Montre-lui le monde sans prétendre le lui enseigner, et d'elle-même, elle y cherchera la réponse aux questions qu'elle se pose.2
rougesignalCe que j'ai découvert à propos de l'intelligence des poulets à quel point leur sens de l'altruisme est prononcé. Dans une communauté de poulets, le mâle dominant recherche aux alentours s'il ne se trouve pas de nourriture. Puis, lorsqu'il en a trouvé, il se met sur une seule patte et lance un grand 'coooooooot', qui attire le reste de la communauté vers la nourriture pour se sustenter; lui-même observe tout cela d'un oeil bienveillant et ne se sert qu'en dernier.Ainsi, l'on peut en déduire, qu'une aussi petite tête par rapport à la grosseur du corps, inversément proportionnelle à celui de l'humain,peut contenir une dose de générosité tout aussi inversément proportionnelle.2
ordoH comme Hamadryade. L'Oxford english Dictionary propose trois définitions de l'hamadryade. La première est :"Nymphe des bois qui vit et meurt dans son arbre."La deuxième parle d'une salamandre dorée à taches vertes qui élit domicile sur les murs des immeubles anciens, près des jardins.
C'est enfin le prénom du fils d'Esope.
I comme Isiaque : race particulière de chat chinois, quasiment disparue. Elle m'a inspiré pour Ake, mon billy-bumbler.
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MigouLa petite O Kiku a cessé de vivre, et de souffrir. Mais voici que, désormais, un être surnaturel, un fantôme, une ombre habite le vieux puits. La nuit quand se taisent les bruits du jour, on peutl'entendre chanter. "Ô maman vénérée, ta douce chanson, dans les branches des arbres, berce la chouette". Son chant appaise l'enfant cherchant le sommeil, redonne force et joie aux mères fatiguées par le travail de la journée. Mais les mères indignes et oublieuses sont saisies de panique. Elles savent que l'âme d'O Kiku rôde aux alentours.2
Adrien SpiraloJe croyais... - Vous savez, dit le mandarin, la Chine est un pays compliqué.- Mais enfin...
- Ce n'est pas en France où vous rencontrerez tant d'ethnies si différentes, affirma-t-il."
Il y eut alors un long silence.
"Vous ne croyez tout de même pas que je vais prendre les Mandarins comme exemple ! Bien au contraire !
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ordoJe croyais... - Vous savez, dit le mandarin, la Chine est un pays compliqué.Surtout pour les tortures. Les habitants sont si compétents dans ce domaine, et si inventifs, que parfois ils aboutissent exactement à l'effet inverse de leur motivation première,et procurent à leurs victimes un plaisir intense. Pour les suicides, même chose : on en même vu qui finissaient par vivre.2
ordoMERCHANT : Pourquoi ne pas procéder aujourd'hui à... ALAN : C'est impossible... MERCHANT : Pourquoi ? ALAN : Le rosier a disparu. Silence de dix-neuf secondes.Suivi d'une agitation fébrile. Merchant se précipite avec Suzanne dans la cour intérieure, pendant qu'Alan sort son tireur. John D. s'est jeté sous l'échelle.
ALAN : Planquez-vous ! je vais dégommer !
Il commence... et là sous leurs yeux stupéfaits, le tireur lui-même commence à disparaître.
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Stéliade"C'est une idée qui me vient à l'instant, dit le chauffeur. Ne devrait-on pas considérer ce genre de choses d'un point de vue plus généreux ? -C'est à dire ?- Vous êtes l'idole de la jeunesse japonaise. Des fillettes de onze ans tueraient leur famille pour respirer le même air que vous.
- Alors... une ligne de vêtements ou de peluches ?
L'oeil du chauffeur s'embrasa d'un feu très ancien.
- Non. Beaucoup mieux. Vous allez être la réincarnation de la déesse Izanami. Vous allez ressuciter les vieilles valeurs. Vous allez purifier le Japon !
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Adrien Spiralo- Ils n'aiment pas les tempuus, cette année. Les voyageurs-temps. Trop nombreux, trop déstabilisants. Mais je protègerai. Mon peuple protègera. Comment est votre nom ? - Sean. Sean Gabrielson. De l'année 2016. - Jesuis sûr. Enfin, nous croyons. Que ces pannes de l'espace-temps ne sont pas dues à une incidence d'ampleur cosmique, dit-il.
- Quel est votre avis sur l'origine de ces phénomènes."
Il ne répondit pas mais ouvrit la porte de la salle du serveur. Dans un enchevêtrement de fils de toutes sortes il découvrit la source de ses maux. Une souris.
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Adrien SpiraloJ'avais dit : "comment vas-tu, petit coyote?" et je crus avoir entendu l'animal me répondre : "ça va très bien, et toi?" Le coyote répéta sa réponse et je bondis sur mes pieds. L'animal ne bougea pas. Mon brusque saut ne le surprit même pas. Ses yeux restaient clairs et amicaux. Il se coucha, pencha la tête et demanda :Qu'y a-t-il mon ami ?
- C'est que je ne pensais pas que tu puisses parler, hésitai-je
- Pourtant tu m'as parlé avec un ton des plus affectueux, et je t'en remercie. Tu dois te douter que nous les coyotes, sommes considérés comme des bêtes abjectes, alors que notre seule quête dans la vie est de trouver un ami fidèle, expliqua-t-il."
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Renex- Cenbé ! s'écria Kleph d'une voix aigüe, mais douce et réjouie. Mais c'est merveilleux ! De quelle période ? - De novembre 1664, fit Hara. De Londres...forcément...quoique...je pense qu'il y a un contrepoint de novembre 1347. Il n'a pas terminé... évidemment. Il regarda nerveusement du côté d'Olivier et de Suzanne. - Merveilleux. Quandnous avons quitté Paris, nous étions en 1712 ! Il faut dire qu'à Calais, nous avons eu tous les feux verts.
- Allons ! fit Suzanne. C'est dur à encaisser, hein ?... Tu le connaissais si bien?
- Nous avons voyagé dix ans ensemble. Jusqu'à ce jour de l' automne 1347, où ce fut l'accident stupide : mort de vieillesse.
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Puch-Je m'appelle Imhotep. Mon serviteur se nomme Seneb. Peux-tu me dire, Mâhor, pourquoi tu nous as volé la liberté, alors que nous dormions tranquillement sur une île du fleuve? -C'est moi qui pose les questions ici! reprit l'autre durement. Qui es-tu donc pour m'interpeler de la sorte?-Je m'appelle Imhotep. Mon serviteur se nomme Seneb. Je suis le premier mage d'Horus, je voue un culte au dieu du fleuve et des morts à Thèbes. Je suis celui que tu as ravi et j'ai le droit de te questionner: Pourquoi nous as-tu volé la liberté ?2
Adrien SpiraloJe crois qu'au commencement le Verbe était franchement désopilant! Je crois qu'il n'avait pas besoin de se faire chair pour moins se faire chier! Je crois qu'il s'amusait. Je crois qu'il était heureux! Puis vint Dieu qui le lui fit chèrement payer.Sous une forme injonctive, pour plus de solennité il le fixa dans l'airain pour brimer sa fougue. Tu n'auras, ne te fais, n'aie pas, souviens-toi, honore, n'assassine pas, ne commets pas, ne dérobe pas, ne prononce pas, ne convoite pas.
Bref, le verbe de nos jours n'est plus le plaisantin qu'il était autrefois.
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RenexEst-ce que Rosaline que tu aimais follement Est si vite oubliée? L'amour des jeunes gens Réside moins dans les coeurs que dans les sens. Jésus! Marie! Que de larmes marinesse sont éteintes en hâte Lorsque d'autres étreintes
Ont apaisé le sang Et les mâles humeurs
d'un prince de famille. Morbleu !
Convole en justes noces Tout te sera permis.
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Adrien SpiraloLes mouvements de l'Univers forment, vus d'une suffisante distance, des figures géométriques, et il y a correspondance entre certaines de ces figures et les mouvements de l'émotion et de la pensée. Avec la musique, c'est la même chose...Son, couleur, lumière, tout est animé. ROLAND : La lumière pour nous est sonore.SIMON : Pour nous le son, et pas uniquement la musique, est lumineux.
LE SAGE : Ce qui compte ce n'est pas ce que sont ces choses, c'est ce qu'elles vous procurent, . L'émotion d'un concert de rayons solaires, la brillance du jeu des gouttes de pluie sur le sol.
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DarkTower-Che ne le connais bas très bien, ce bâtiment, expliqua l'employé, che dois chuste m'occuber de férifier les alarmes anti-incendie.- Maintenant, si fous foulez tout safoir, je crois bien qu'il y avait gelgun dans le patiment la nuit dernière
- Et qu'est-ce qui vous faire dire ça ?
- Il y a eu un abbel sur le téléfone du pureau 15 vers minuit. Le cendral téléfonique a compté 2 minutes d'abbel.
- Et vous n'avez pas été voir ?
- Si, pien sûr ! Mais le demps que j'arrive, il n'y avait plus personne !
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ordoLes fêtes semblaient frivoles et soumises au hasard et informes, mais elles étaient en fait des événements aux dimensions intriquées et hautement chorégraphiés. Dans le monde oùtout n'était que stratégie calculée, prévisible, Imzadi sentait brutalement l'appel de son instinct. Il avait envie de démolir à coups de poings toutes les surfaces brillantes des cathédrales d'argent. Il avait envie de voir enfin le sol, juste le sol, quelque chose qui ressemble à de la boue. On s'y enfouirait, ce serait bon.2
StéliadeIl vint vers la fenêtre qui peu à peu s’illuminait. Et dans le jardin, au ras de la fenêtre, poussées ensemble, tournées vers lui, il vit trois roses épanouies, différentes par leur couleur mais semblables par leur forme et la plénitude de leur floraison. L’une était d’un rose très tendre,elle figurait Viviane telle qu'il l'avait vue la première fois, à peine éclose, trois doigts suffisant à couvrir ses promesses à peine chuchotées. La seconde, d'un rouge éclatant était Guenièvre, femme pleine et pourtant vide, rêvant d'amour sur son trône au bras trop rudes. La troisième,d'un pourpre sépulcral, représentait Morgane, c'était la colère faite fleur, les pétales de la haine.2
Adrien Spiralo-Je descends me coucher, dis-je à Torben. Nous parlerons plus tard. -Bien capitaine, je vais faire un tour en ville.Alors Torben s'en alla par les rues. Je ne sus jamais ce qu'il fit cette nuit là, mais la seule chose dont je puis être sûr, c'est qu'en rentrant il avait une forte odeur de whisky et de parfum de femme.2
StéliadeTracy Brobston : Vous êtes irlandais? Vous n'avez pas l'air irlandais. Andy Warhol : Est-ce que vous participiez au show de Halston l'autre jour ?Tracy Brobston : Oui il y avait une grande tombola avec un lot-mystère.
Andy Warhol : Exact. le lot, c'était moi.
Tracy Bolton: Et qui vous a gagné ?
Andy Warhol : C'est Bowie. Maintenant, il me possède, il a tous les droits sur moi. Et figurez vous qu'il veut peindre avec mon sang.
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colomb.whiteTracy Brobston : Vous êtes irlandais? Vous n'avez pas l'air irlandais. Andy Warhol : Est-ce que vous participiez au show de Halston l'autre jour ?"Tracy Brobston : Je sais je sais, vous avez déjà répondu à cette question la semaine dernière.
Andy Warhol : Mais aujourd'hui, la réponse est différente."
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MigouLa lune est claire, la rivière calme : dans le silence et la solitude, le grand virtuose arrange ses manches pour caresser l'instrument rare. Les anciens ne sont plus, mais leur musique demeure, comme survivent les odes et les hymnes. Un bon exécutant est rare, un bon auditeur plus encore :un homme se promène sous la lune protectrice. Il contemple l'eau, en ecoute le ruissellement, son âme danse. C'est la première qualité de l'authentique auditeur, s'émerveiller de la beauté la plus humble.2
ordoL'homme se montra le troisième jour, en fin d'après-midi. Il gara sa Coccinelle près de la voiture de Ned et se dirigea d'un pas tranquille vers le bureau de poste.Même de loin son visage montrait une pâleur extrême, comme celle d'un reclus. Sa veste était froissée dans le dos, et on voyait une légère enflure à la poche. Ned eut un frisson involontaire: voilà un client déterminé, se dit-il.2
colomb.whiteL'homme se montra le troisième jour, en fin d'après-midi. Il gara sa Coccinelle près de la voiture de Ned et se dirigea d'un pas tranquille vers le bureau de poste.Comme tous les jours depuis trois jours, il posta une lettre dorée. Dès que l'homme fut installé dans sa Volkswagen, Ned s'empressa de crocheter la boîte aux lettres pour découvrir une troisième missive, adressée au même destinataire, mais à une adresse encore différente.2
colomb.whiteJe regardais tes yeux et je m'y voyais, je me voyais dedans sans comprendre qui était ce bonhomme là. Il y avait, dans tes yeux, un type qui me fixaità la fois de ses deux grands yeux noirs, et du canon scié de son 38mm, sécurité ôtée, et bien serré dans sa main droite. Il était prêt à me descendre, bien que je n'en comprenne pas la raison. Je t'embrassai pour arrêter cette vision d'horreur.2
ordoQue de fois ne nous est-il pas arrivé de contempler des malheureux dont la bonne humeur et l'appétit étaient pitoyables par suite de veulerie d'esprit, continuant à table à ruminer leurs ennuis d'affaires ou à renifler leurs risques éventuels de cocuage. Pourtant certains sont héroïques!Je veux dire par là ceux qui, pour que le repas les torture encore plus longuement, commandent tout un plat d'écrevisses ou autres créatures à l'accès difficile. Sans doute l'unique sorte de défi que la vie sordide puisse leur accorder.2
ordoElle ne pouvait plus faire un pas sans se demander ce qu'elle allait faire à présent. Cette mort l'avait tant choqué, et elle était si fragile.Désormais, le monde semblait ressembler au désert environnant. Surtout par son silence. Et le tourbillon de tous les événements de la vie parut s'enfermer dans une enveloppe très serrée de laquelle il ne sortait plus rien.2
MigouIl était une fois un chat qui s'était assoupi au soleil et qui avait rêvé d'être une femme endormie au soleil. Lorsqu'il se réveilla, il ne parvenait plus à se rappeler s'il était un chat ou une femmme.Comment m'en assurer, se demanda-t-il. Il eut l'idée de se glisser dans le lit d'un monsieur. S'il était bien une femme, il se produirait sûrement quelque-chose de révélateur.
Par une branche qui s'approchait d'une fenêtre ouverte au premier étage, il s'introduisit dans une demeure, puis dans un lit, dont l'oppulence honnête lui fit présumer qu'il était conjugal.
2
FabriceA la lueur de ces réflexions, David prit la décision de conserver en permanence le pouce dans sa bouche,en signe de solidarité avec des générations d'enfants traumatisés. Ou alors, peut-être allait-il garder le majeur relevé pour protester contre la persécution des homosexuels ? Ses dix doigts représenteraient désormais un univers de liberté revendicatrice.2
FabriceUn vendredi après-midi de février 1996, je suis allé à la mairie du XIIe arrondissement, service de l'État Civil. Le préposé de ce service - un jeune homme- m'a tendu une fiche que je devais remplir : Demandeur au guichet : Mettez votre Nom PrénomSexe
Taille
sur ce formulaire et prenez un ticket numéroté.
Pas compliqué :
Mérot
Frédéric
Oui
Douze centimètres
Et j'ai joint mon ticket de métro. Effet zéro. Après un rapide coup d'oeil, mon préposé a glissé la fiche dans un dossier. "Revenez dans quinze jours".
2
portokaliEt quand on ne peut pas marcher dans le soleil ? Dit celui qui marchait dans la nuit AlorsOn trace
des cercles dans l'espace
On danse
sur le bord des étoiles
En équilibre sur une flûte à champagne
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RenexC'est à peine si je peux prendre pied, comme un oiseau aquatique je cherche en vain à me plonger dans la mer orageuse de mon esprit. Et cependant, un tel orage est mon élément, je bâtis dessus comme Alcedo ispida bâtit son nid sur la mer.De sorte que je conduis mon esquif à l'aveugle, tenant la barre vers la direction que je me suis donnée parce que peut-être je trouverai la terre au bout du voyage. Comme Fratercula artica, je repartirai peu après, je le sais, dans la tempête.2
ordoDès que la partie est commencée, soyez absent le plus souvent possible. Allez boire quelque chose au bar en parlant ostensiblement de football, de performances automobiles ou de tous autres sujets attestant d'un esprit primaire sans aucune élévation.Ne baillez surtout jamais en présence de votre adversaire, cependant, des études récentes ayant montré que cela pouvait lui redonner de l'énergie. Puis jouez intensément. Après quelques minutes, déclarez que vous aves une photocopie urgente à faire, et décampez. Déstabilisation garantie pour l'autre. Et aussi, hum, pour vous.2
MigouBenjamin, pour une fois consentant à rompre avec ses principes, lui lut ce qui était écrit sur le mur. Il n'y avait plus maintenant qu'un seul Commandement. Il énonçait : TOUS LES ANIMAUX SONT EGAUX MAIS CERTAINS SONT PLUS EGAUX QUE D'AUTRES. Après quoi, le lendemainil y eut un grand conseil qui visait à déterminer quels animaux seraient plus égaux, et lesquels le seraient moins. Tous les animaux étaient présents, sauf le chat Félicien, qui préférait se dorer au soleil sur le toit de la ferme. La folie animale n'interrompra pas ma sieste, pensait-il en s'étirant.2
twingolescuDimanche 11 avril Une chronique de 1849 m'apprend qu'à l'arrêt des omnibus de Londres, lorsque le cocher s'absentait pour ses commodités, un employé avait pour charge de monter sur le siège et de claquer du fouet pour faire croire aux chevaux que leur maître était toujours là. Dans la France contemporaine, ce stratagème n'est pas réservé aux chevaux.C'est ainsi que j'ai toujours considéré le rôle des Présidents sous la IVème république. Loin de moi l'intention de ternir leur contribution à l'Histoire, mais cette fonction pour illustre qu'elle fût, n'aura toujours été à mes yeux que la volonté de la part du Parlement de redorer les passés décatis, tout en espérant pour certains, acceder à cette sinécure.2
VeroneseÀ l'intérieur coulaient des rivières colorées, très vives. L'été était à l'intérieur de la bille. De l'été elle avait aussi la chaleur. Je savais déjà qu'on ne devait plus manger les choses, manger n'importe quoi, ni le sang de ses mains ni les murs. Je l'ai regardée avec gentillesse. Je l'ai posée contre ma bouche mais sans mordre. Tant dedouceurs me faisaient sourire. J'étais un papillon, un contrepoint, un aplat, une musicalité graphique, j'étais la bille aussi en sa lumineuse simplicité. Dehors, les mots engagés des morts couraient dans les failles. Etais-je hanté par la paix ? J'étais la bille et son empreinte.2
alunkIl existait, certes, une joyeuse troupe de sympathiques gaillards toujours prêts à faire la foire. Curieusement, je ne suis jamais entrée dans leur groupe. Ils prétendaient que je les intimidais. J'ignore pourquoi. J'étais isolée et j'en souffrais. A l'école je ne jugeais mes camarades ni très malins ni brillants, sans humour aucun. Il leur manquaitbizarrement de l'espace. La campagne alentour en regorgeait. Ils pouvaient courir des heures sans rencontrer âme qui vive. Pourtant ils étaient étriqués. Leur univers mental ne dépassait pas la largeur de leurs sabots.2
Fabrice- Jalousie mesquine et bête ! Et pour ce qui est des comparaisons scientifiques, vous tombez mal! Si le poids de votre stupidité était celui d'une météorite, elle creuserait en tombant un entonnoir de cent quatre-vingts mètres de profondeur ! C'est le record actuel ! - Le seul que vous devriez essayer de battre !- Lefuneste, le vernis de votre navrant cynisme dégouline ostensiblement dans les craquelures de votre stupéfiante inopérance. Record je battrai, ne serait-ce que pour poser le pied là où jamais la main de l'homme n'a tenu tête aux tentacules de l'impossible qui rit au nez des sans ambition de votre espèce.2
ordo- J'emploie avec les fleurs, la même méthode qu'avec le sabre. Otsù parut surprise. - Est-il vrai que vous puissiez arranger des fleurs de la même façon que vous utilisez le sabre ?- Mais naturellement ! Je me défends au sabre et tue, et mes mains autour du vase ne font qu'arranger aussi avec beauté la mort. Mon sabre est bouclier, comme est aussi l'univers de paix que j'installe en mon âme avec ces fleurs.2
fidjiIl déposa deux pousses dans une grande marmite pleine d'eau qu'il avait mise dans son jardin. Son nénuphar fut le premier à se développer. Alerté, le docteur ès-nénuphars se précipita. "Épanouis ! Ils se sont épanouis !" s'écriait-il, caressant la belle fleur.Il prit délicatement la plante dans ses mains et la contempla avec émerveillement. Sa couleur était comme celle du soleil levant en plein été. Il se rendit alors au bord de l'étang et la déposa à la surface de l'eau.
Il ne manquait plus que quelques grenouilles et le tableau de son enfance reprendrait enfin vie.
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alunk- Souen en haut, Touei en bas. Vide au centre. - Savez-vous quel est l'Hexagramme ? demanda-t-elle. Sans vous servir du tableau ? - Oui, dit Hawthorne. - C'est-l'intelligence pure d'un être hybride, mi-homme mi-esminaël, originaire des zones infernales.
- Seulement ?
- Non, c'est l'annonce d'un affrontement imminent entre lui..., entre lui ..., entre lui et moi!
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StéliadeChaque jour mon amour gravit la montagne. Quand il étreint sa peine, Il empoigne la nuit Et dans l'herbe mouillée Se dérobent les clés. Depuis qu'entre ses doigtsIl pétrit la rosée
En forme de visage
Et allume la pluie
Aux racines des serrures
Chaque jour mon amour m'invente un nouveau ciel
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ordoLa maison baigna dans l'amour. Aureliano l'exprima en poèmes sans début ni fin. Il les rédigeait sur les parchemins rugueux dont Melquiades lui faisait cadeau, sur les cloisons des bains, sur la peau de ses bras, et partout, transfigurée, apparaissaitcette image indestructible de ce qu'il n'arrivait jamais à décrire avec suffisamment d'acuité. Une sorte de nappe claire et souterraine que son unique présence dégageait dans sa vie. Un puits sans fin où l'on avait de moins en moins soif. Un marbre découpé sous le monde.2
alunkLes oeuvres de Kankichi furent de plus en plus appréciées; des amateurs vinrent de très loin spécialement pour les acheter. Kankichi ne changea cependant rien à sa manière de vivre toute simple; il dessinait et il souriait, c'était tout. Deux années passèrent ainsi et, un jour,son pinceau traça la silhouette d'un personnage, ce n'était qu'une simple trace d'encre, toute petite dans le paysage. Rapidement il s'aperçut qu'il se représentait lui, le passager dans l'immuable; il en perdit sa quiétude.2
poneyA vingt trois ans, ayant dilapidé en voitures anciennes et sorties nocturnes le maigre héritage qu'à sont trépas m'avait légué mon père, vint pour moi la nécessité de gagner de l'argent. C'est ainsi que je dus à mes troubles pathologiques l'idée d'un personnage de comic-strip qui après plusieurs refus chez divers éditeurs devintle modèle de mon propre personnage. Je ne pouvais vendre mes idées, elles paraissaient trop farfelues, "à la fois trop irréalistes et trop proches de la réalité" (sic; par lassitude plutôt que pour l'épargner je tairai le nom du solennel con d'éditeur auteur de cette perle). Donc, je leur ai prouvé ma vraisemblance, je me suis créé moi-même. Et Gainsbarre.2
alunkComment ai-je pu vivre si longtemps l'existence diminuée, dans les limbes peuplés de fantômes tristes, dans les mornes satisfactions du petit orgueil intellectuel? Pendant des années, j'ai gravi l'escalier des Doges, sans quela lumière de Venise ne me réchauffe. D'ailleurs je ne voyais ni le soleil, ni ses reflets sur l'eau et sur les pierres du Palais. Je ne sentais que cette obsédante odeur de putréfaction qui enveloppe la "Sérénissime".2
alunkC'est la même chose. La même rivière sous la feuille blanche, sous la robe rouge. Elle est devant la langue comme devant le miroir des légendes.Dans l'enfance, elle contemplait le ciel dans une flaque d'eau.Son coeur se prenait aux plus simples lumières.C'est cela qu'elle trouve dans l'écriture."Les mots, dans leur immense richesse, la portent, l'habillent. Communiante, toujours dans son aube blanche, oui, toujours, elle communie. Elle accroche ses mots aux arbres des jours, feuille à feuille. Elle prie."2
FabriceCe n'est pas une petite chose que de savoir dormir : il faut commencer par veiller tout le jour.Et veiller une journée entière demande d'être sur ses gardes pour ne point s'endormir inopinément.
Ainsi et contrairement à ce que pensent nos brillants moralistes, l'essentiel n'est au bout du compte pas en ce que fait ou ne fait pas l'homme, mais en sa volonté de commander à sa vie.
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twingolescuTendre petite soeur, je ne sais toujours pas si tu as eu raison de retourner au pays, mais après tout le Maroc pour une fille n'est pas l'Iran et encore moins l'Afghanistan. C'est la terre de nos ancètres. J'espère quetu retrouveras la paix auprès des notres. La distance que tu mets entre nous n'existe pas. Les kilomètres n'éloignent pas les êtres, c'est le temps et l'oubli qui les séparent. Tu n'as jamais quitté la terre, je le sais à l'odeur de kamoun que ton corps exhale, et aux grains de sable rouge au fond de notre lit.2
ordoElle jouit encore, et encore, et encore. Maintenant, elle ne distingue même plus les pics de l'orgasme, elle n'est plus qu'abandon. Elle hurle continuellement. Et pendant qu'il la labourre, elle lui promet tout ce qu'il veut. Oui. Avec toi. Plus sans toi. Jamais. Il se retire d'un coup et disparait. Elle a subitement mal.Un cercle très dur s'est formé à l'intérieur, qui envoie des ondes plus lentes mais comme acides. Des vagues de ce qui est moitié douleur moitié plaisir se succèdent. Puis le coeur se calme, la chambre complètement sombre recouvre une bulle d'amour dans laquelle plonge tout son corps les murs, et lui...Lui est debout, regarde à la fenêtre, en fumant. Il va sortir, dit-il.2
poneyLa couleur, si la Tradition dit vrai, a projeté pendant une période d'une demi-douzaine de siècles ou plus une splendeur éphémère sur la vie de nos ancêtres, dans les temps les plus reculés. On rapportequ'à l'époque du Jaune, le bonheur rayonnait, les peintres produisaient des toiles éclatantes, le blé, les bananes et les citrons abondaient, nul ne souffrait de faim ni de maladie. Le Rouge fut plus cruel, quelques saignements furent compensés par la découverte de la Tomate. Vint le Bleu un peu froid avant que n'arrivent les malheurs de notre ère actuelle du Noir et Blanc.2
portokaliIl faut payer régulièrement les domestiques, et se conformer, pour l'époque de ce payement, à l'usage du pays que l'on habite. Cependant, il est préférabledans la mesure du possible, de leur régler leurs gages de la manière la plus discrète, et surtout de ne jamais leur donner d'argent de la main à la main.2
RenexComment s'y prendre pour déterminer si un jeune est révolutionnaire ou non? Comment faire la distinction?Quand le jeune révolutionnaire crie sa haine des bourgeois contre-révolutionnaires, il est invisible, car il est parfaitement aligné sur le révolutionnaire qui le précède.2
Adrien SpiraloVhâszy(30000 hab): Située à 120 km à l'ouest de Szohôd, la capitale, Vhâszy est une charmante petite ville où les voyageurs pourront se ravitailler et par la même occasion en apprendre un peu plus sur la culture des Thrames, les Bordures du ponant.Le petit port de la ville, qui fut longtemps le principal exportateur de Margesvers les centres urbains européens, est un peu l'image du pays tout entier : face aux quais, l'hostilité de l'Océan Croutémique ; Au fond du port, la plage de sable gris. Belle, austère et simple : aux antipodes des évidences touristiques de la Bordurie prête à consommer.2
Migou- Ton plan ? - Le plan de ma thèse. Le premier chapitre est consacré à l'univers, le deuxième à la planète Terre et troisième à l'Homme. Pour le reste, on verra si j'ai le temps. Il avait l'humilité modeste, le Jean-Jacques. - Ca fait combien de temps que tu la prépares ta thèse ? s'inquiéta Faroud.- Eh bien, six jours. Un sourire satisfait lui glissa des lèvres. J'ai utilisé le même planning que Dieu le Père : quatre jours pour le gros d'oeuvre, l'univers, et la Terre dans les grandes lignes. Ensuite, deux jours pour les êtres vivants, et l'homme, je te l'ai torché vite fait à la fin du sixième jour.
Faroud, un peu gêné, rendit son sourire à Jean-Jacques.
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garanceNaturellement, il ne pourrait plus l'appeler après cette heure-là. C'était une règle qu'il s'efforçait de respecter : on ne téléphone à personne passé 22 h. A moins deux, quelqu'un sonna à la porte.Que faire? Deux possibilités s'offraient à lui: soit il téléphonait à Camille, soit il ouvrait à son visiteur tardif. Quelque soit la solution envisagée, l'autre se trouvait écartée d'office: il ne téléphonerait pas après 22h et son visiteur n'attendrait pas le temps de sa communication téléphonique...2
Adrien SpiraloIl dit qu'il est sur le bord de la fenêtre. Il le dit. Il ne s'y trouve pas. Il est au milieu de la maison, le plus loin possible de l'extérieur. La pièce donne sur une autre pièce, fermée. Il compte. Les passages successifs d'une pièce à l'autre, obligatoires. Longtemps, il lui racontera, à elle, ce qu'il voit par la fenêtre. Un kiosque à journaux. Ce sera vrai. Il aura deviné ce qui se trouve dehors. Ce qui se trouve partout.Je me suis assise avec lui. Il m'a souri. Je lui ai tendu la main. Nous nous sommes épousés, à même le sol. Il m'enveloppe dans ses bras nus. Je m'endors sur le carrelage froid. Je parviens enfin à discerner la nuit au travers des parois. Il soupire. Je sens le sol se dérober. Nous décollons.2
portokaliIl dit qu'il est sur le bord de la fenêtre. Il le dit. Il ne s'y trouve pas. Il est au milieu de la maison, le plus loin possible de l'extérieur. La pièce donne sur une autre pièce, fermée. Il compte. Les passages successifs d'une pièce à l'autre, obligatoires. Longtemps, il lui racontera, à elle, ce qu'il voit par la fenêtre. Un kiosque à journaux. Ce sera vrai. Il aura deviné ce qui se trouve dehors. Ce qui se trouve partout.Les volets sont fermés. Il parle. Il dit qu'il est dans la maison. Qu'il est là depuis longtemps. Elle ne dit rien. Les volets empêchent de voir par la fenêtre. Les cris des martinets dans l'air du soir stridents. Il devine ce qui est dehors. Ce qui est dedans.2
RenexO puissé-je passer une seule journée d'été près de la corbeille aux rhodogynes, et rêvasser, et effeuiller, et feuilleter, ne serait-ce que pour pétrir le cuir lisse d'une édition Grand-duc Wilhem Ernst et entendre craquer le papier bible! Bourdonnement et vrombissement relient leconduit de la ventilation au cabinet de toilette. Mon cabinet de lecture, dans ce HLM puant. Peut-être suis-je un peu de mauvaise foi. Ce qui m'a plu, en plus du vieux bouquin parfumé, c'est aussi un petit peu le luxe, et cette jeune servante qui nous apportait avec discrétion des rafraîchissements et nous proposait des coussins.2
poneyBientôt après, on tira les rideaux. Elle entendit un cri étouffé. La personne qui était dans le lit, à côté d'elle, se leva sur son séant et parut étendre les bras en avant. Elle tourna la tête alors... et vit, dit-elle,le combat de deux êtres fantômatiques. Elle ne reconnaissait pas sa compagne d'infortune dans ce tourbillon de velours, de poussière, cette odeur de moisi qui lui tournait la tête au point qu'elle perdit conscience.2
MigouLe loup est mort près d'Arles.J'avais huit ans. On est venu m'en prévenir avec des soins infinis, comme on devait informer un général d'une grave défaite de ses troupes. Je n'ai rien dit. La caravane s'est arrêtée un peu avant Arles, dans une décharge éclairée de coquelicots. Les hommes ont sorti les pelles etont commencé à creuser. Je regardais, perdu parmi les gens la troupe, qui n'étaient plus pour moi, à cet instant, que des ombres molles. Ce que je ressentais, je m'en souviens très bien, n'était pas de la tristesse. J'étais abasourdi. Mon coeur semblait absent, comme dépassé par l'événement.2
Colonel Sponszgyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyfffffffffffooooooooooooooooooooooyyyyyyyyyyyyyytttttttttzzkkkkkkiiiiiiiiiooounnffffffffffff Bon. Arrêtez-ça, sergent. D'ici, l'Empereur Slurk ne peut pas nous entendre.
-Saleté de planète pour les Schliks vermoulus ! s'écria Bpfolu. Il faut pourtant bien faire quelque chose!
-Ne vous inquiétez pas, sergent. J'ai la parade.
-Comme vous êtes intelligent, Grand Décideur!
-C'est mon métier, sergent.
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StéliadeHier j'étais lâche. Un lièvre, de ses oreilles tremblantes qui dépassaient le sillon, m'a tout à l'heure donné le courage. J'étais l'hypocrisie. Un renard a croisé le chemin, l'oeil faux, et j'ai reçu la franchise. Et le couple inséparable des deux pies m'a donné l'indépendance,les enfants-papillons et leur vie d'un seul jour m'ont donné deux éternités, la neige fondue sous le souffle m'a offert la permanence du marbre. Mais mon amour parti m'a appris le nombre exact de ses grains de beauté et le poids de sa bouche sur la mienne. Mais mon amour parti m'a appris la circonférence de la terre, quand j'ai fait le tour de son ombre sans plus jamais la toucher.2
StéliadeRegan ouvrit les yeux, s' assit tant bien que mal, poussa ses jambes par-dessus le bord du lit, et bâilla.Engourdie, elle posa les pieds sur la descente de lit.Sa chambren'avait guère changé malgré la présence des cadavres. Somme toute elle avait témoigné du sens de l'harmonie si typique des femmes de son milieu et disposé les corps autour du lit avec la même symétrie pimpante que l'argenterie sur une table ,un jour de grande réception. Elle les contempla affectueusement et leur lança :
- Bonjour ! Quelle belle matinée, n'est-ce pas ?
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FabriceRegan ouvrit les yeux, s' assit tant bien que mal, poussa ses jambes par-dessus le bord du lit, et bâilla.Engourdie, elle posa les pieds sur la descente de lit.Sa chambren'était pas belle, n'était pas à elle. Le jour de sa majorité, elle arracherait de ses mains ce papier peint aux fleurs roses, et ce serait le plus beau jour de sa vie.2
najaCe n'est pas le mâle rival tout entier qui déclenche le comportement; c'est une de ses caractéristiques, qui sert de déclencheur. Cette caractéristique ne sera bien souvent qu'un détail dans l'ensemble des caractéristiques de l'intrus. Ce peut êtreson regard perçant ou simplement la façon qu'il a d'aborder un sujet. Son rire aussi peut avoir une signification extrême.2
RenexA présent, un mot sur les arts libéraux. Qu'est-ce qui provoque chez les mortels tout ce remue-méninges pour concevoir et transmettre tant de connaissances réputées excellentes, sinon la soif de la gloire?Certains, pourtant, cherchent seulement à reconnaître chez leurs lecteurs un soupçon de sensibilité et d'audace qui en feraient des amis, au milieu du fracas des rires de bidasses.2
MigouLe mois de mai, troisième du calendrier romain primitif, passa au cinquième rang dans les calendriers julien et grégorien. Il était placé sous la protection d'Apollon et personnifiépar le membre viril de Pan. De grandes fêtes nommées fêtes Trépanatoires, se terminaient par une procession où le membre était mené jusqu'au temple de Cérès. Cette célébration, indubitablement chargé d'une symbolique érotique marquait le retour de la fertilité printanière.2
MigouComment est-ce, à Salem? demanda-t-il enfin, cherchant un indice quelconque. -Comme toujours, depuis toujours" Ce n'était pas vraiment un indice. Du moins savait-il que Salem n'était pas enpasse de révèler ses mystères. Le voile était farouchement accroché et Giacchomo sentait que mille pérégrinations se dressaient encore entre lui et la ville où son inclination l'attirait.
Mais Giacchomo n'était pas de la race de ceux qui tournent les talons au premier obstacle :
- Vous y avez vécu longtemps ?
2
colomb.whiteLa pâte verte, trop dure, était inutilisable. J'ai dû malaxer longtemps la rouge pour créer un bonhomme qui s'allongeait tout seul. Qui ne tenait pas debout. Le bonhomme était chaud et ramolli. Rouge et couché, il avait l'air mort, mais ce n'était pas de ma faute. Le docteur, qui réfléchissait depuis un moment surle moyen de confectionner des os à mon futur enfant, s'illumina lorsque son regard passa sur la boîte d'allumettes. Mon Alphonse aurait des os de bois, c'en était dit.2
MigouPendant que je faisais ma toilette sous l'eau, il faisait sa toilette dans l'encrier. Il chantonnait : Nuit, tu n'as pas de chanceLe soleil qui nous réjouit,
Garde loin de toi, sa luminescence,
et sous ses rayons tu t'évanouis.
2
portokaliDans une communauté régie seulement par la loi de l'offre et de la demande, protégée cependant de toute violence ouverte, les gens qui deviennent riches sont d'une manière générale besogneux, résolus, fiers, avides, rapides, méthodiques, sensés, sans imagination, insensibles et ignorants. Et ceux qui restent pauvres sontparesseux, indécis, humbles, désintéressés, lents, confus, fantaisistes, imaginatifs, sensibles et cultivés. Il en résulte une incompréhension totale entre ces deux parties de la population.2
StéliadeLes communistes se refusent à dissimuler leurs opinions et leurs intentions. Ils déclarent ouvertement que leurs fins ne peuvent être atteintes que grâce au renversement par la violence de tout l'ordre social du passé. Que les classes dominantes tremblent devant une révolution communiste. Les prolétaires n'ont rien à y perdre que leurs chaînes.Mais les possédants, eux, ne peuvent que voir mise à bas leur tyrannie sur le peuple. Et c'est pourquoi le peuple vaincra, car il est en marche, alors que les ploutocrates, eux, se recroquevillent dans un château assiégé, tremblant déjà sous le pas des prolétaires unis dans leur marche inexorable vers la révolution.2
quinlogPrise par mon propre élan, sans doute, je l'ai jetée par terre pour l'écrabouiller sous le talon aiguille de mes Sergio Rossi toutes neuves. Oh! Que c'était bon! Je n'avais jamais réalisé à quel point j'avait toujours eu envie de faire ça.que de plaisir à voir cette araignée réduite à l'état de paillasson, les pattes toujours en mouvement.... dieu comment ai-je pu avoir si peur de ces horreurs2
PuchTony m'a dit qu'il connaissait un moyen pour être sûr que je puisse serrer la main d'Arafat tout en évitant de me faire embrasser. Il m'a montré comment et nous nous sommes entraînés. Je jouais le rôle d'Arafat, et il jouait mon rôle, en me montrant ce qu'il fallait faire.Quand le Raïs ouvre les bras dans ce qu'il veut être une accolade, un petit pas anodin sur la gauche permet à votre main droite de rencontrer la sienne. Tony excellait dans cette manoeuvre "diplomatique", mais j'étais moins précis, et à Camp David, Arafat parvint à poser le premier sa main sur mon épaule, et je n'eus de choix que de l'embrasser.2
picrocoleDans une petite salle de l'auberge "Au Grand Dragon", à Tappington, on avait placé une cuve pleine d'eau salée. Si salée, qu'en réalité, c'était de la saumure.Si pleine, qu'en réalité, elle débordait sur le plancher desséché. Plancher si sec, qu'en réalité, il buvait l'infâme liquide. Infâme, en réalité, il l'était, car même le chien n'en voulait pas.2
StéliadeA peine était-il sorti de la chambre que Bayer, brutalement dégrisé, se mit à se débattre pour se libérer de ses liens. Il tenta d'abordde se contorsionner, mais il ne réussit qu'à reserrer encore plus la corde autour de lui. Puis un souvenir incongru le traversa: celui du corps brûlant d'Evguenia Uzikova qu'il avait rencontrée un soir, en haut de la rue de l'Arbat. Son propre corps se détendit alors sous le délicieux souvenir de leurs étreintes, ce qui eut pour effet de relâcher l'autre étreinte, celle des liens.2
KroDes portes s'ouvrent des fenêtres se dévoilent Un feu silencieux s'allume et m'éblouit Tout se décide je rencontre Des créatures que je n'ai pas vouluesLe rideau résiste couve mes nonchalances
Tes pas guident le fusain
Pour abandonner tes formes
Pour te voir en rouge nuit.
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MigouPadov entra. L'étuve était sombre, mais les bougies exhumaient de l'ombre le cadavre aux gâteaux. - Régalez vous, allez !gargouilla Claudia d'une voix de ventre.Padov glapit, saliva. Il se rua sur le corps déguenillé que recouvraient déjà des moisissures bleutées et déchiqueta un bras de ses dents.
Ayant mastiqué et ingurgité, il se tourna vers Claudia, l'air repus.
- Et si nous parlions de notre affaire.
2
quinlogEt voici qu'à l'odeur du riz qui cuisait commençait de se mêler les couleurs de l'aurore.Le souffle chaud du désert amenait, en plus, les effluves des épices salées et sucrées, cannelle, vanille, safran, girofle.....et la lumière du soleil levant entourait la femme d'un voile dorée et déjà chaud2
StéliadeEt voici qu'à l'odeur du riz qui cuisait commençait de se mêler les couleurs de l'aurore.Des dragons rose et pêche s'étiraient et grignotaient les derniers morceaux de nuit. Ils semblaient verser quelque chose dans la gamelle des pêcheurs. Nakata, toujours ensommeillé, mit quelques minutes à comprendre qu'il regardait encore le monde depuis l'autre côté, depuis la face du ciel où les esprits lancent des cadeaux invisibles pour rendre la fatigue du jour moins cruelle.2
KroJe ne veux que prévenir et émousser, dans la mesure du possible, les reproches que pourraient m'adresser, touchant les règles de la vraisemblance, certaines personnes raisonnables et bilieuses. A ce propos, un critique distingué a déjà fait observé, avec merveilleusement d'esprit, que si les animaux parlaient,ils n'useraient ni des mots d'Esope, ni du génie de La Fontaine, ni de l'ironique poésie des Contes du chat perché. Et qui ne pourrait acquisser? En effet, en dehors de la symbolique fabuliste ou de l'imagerie du conte, on peut se demander: mais de quoi causeraient les animaux? De compétitions sportives, de prosodie, de sciences exactes ou de critique littétaire?2
ordoEn vérité, elle était à ce point danseuse qu'elle vivait les moindres scène de sa vie comme des ballets. Les chorégraphies autorisaient que le sens du grotesque se manifestât à tout bout de champ : ce qui, dans le quotidien était grotesque ne l'était pas à l'opéra et l'était encore moins en danse. "Je me suisen quelque sorte autorisée à me traduire en permanence, tu vois, mais de manière très sommaire", disait-elle à Cho Lung une nuit, "je ne dis plus que nous nous verrons, mais nos vemos". Elle tendait alors les bras en berceau vers la lune comme pour une tragique invocation des âmes.2
TimEn vérité, elle était à ce point danseuse qu'elle vivait les moindres scène de sa vie comme des ballets. Les chorégraphies autorisaient que le sens du grotesque se manifestât à tout bout de champ : ce qui, dans le quotidien était grotesque ne l'était pas à l'opéra et l'était encore moins en danse. "Je me suisdécouvert des capacités de résistance au grotesque tout à fait bandantes."
Une, deux... La rampe des escaliers de chez ses parents donnaient lieu à des exercices d'assouplissement, et si elle prenait l'ascenseur, c'était le miroir qui l'aidait à lisser son chignon.
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najail était déprimé lorsqu'il prit le train. Au milieu d'une foule si compacte qu'il pouvait à peine bouger, il s'abandonnait à ses réflexions sur lui même tout en se retenant à une poignée. La douleur lancinante de l'année précédente...le mettait encore à néant. Il ne pouvait pas être lui-même. Il retourna, là où tout avait basculé un an plus tôt. Il se rappella avec mélancolie tout ce qu'il perdu en même temps. Il en restait maintenant si peu. Son regard erra sur l'assistance mais il ne parvenait pas à voir les visages...2
twingolescuJe suis je, celui que vous avez connu et parfois mal reconnu. Prince de ce monde et de plusieurs territoires connexes, il me plaît de parcourir mon domaine sous des aspects variés en prenant les apparences de l'incertitude et de l'erreur qui, d'ailleurs, me sont propres.Je suis vêtu d'ombre et de silence. Vous croirez parfois me reconnaître durant vos heures de rhétorique tristesse , mais ce ne sera plus moi car je suis l'ailleurs du mot, le nulle part du sens.2
ordoCette jeune femme qui venait d'entrer était comme entourée d'une vapeur - vêtue d'un feu? - Tout se décolorait, se glaçait auprès de ce teint rêvé sur un accord parfait de rouillé et de vert:et comme si le ciel accompagnait sa route, un orage éclata, la foudre tomba sur le sommet, un souffle brun vint se jeter sur ma poitrine. Bien des années plus loin, j'aurais compris que la tempête était un peu sa voix, sa signature.2
ordoL'on demande pourquoi tous les hommes ensemble ne composent pas comme une seule nation et n'ont point voulu parler une même langue, vivre sous les mêmes lois, convenir entre eux des mêmes usages et d'un même culte;c'est que cette idée générale d'égalité leur serait en réalité insipide. C'est de la plus grande diversité de musiques, de touchers et de couleurs qu'ils tirent à la fois leur plaisir et le sentiment même de leur haute destinée2
KroJerjerrod ne se hâtait jamais : un homme qui se hâte est un homme qui désire être ailleurs; Jerjerrod, lui, était exactement là où il voulait être. "Les grands hommes ne se pressent jamais, aimait-il à répéter; les grands hommes pressent les autres".Vador se remémorait ces paroles du Moff Jerjerrod pendant l'amarrage de la passerelle et l'ouverture du sas. Même s'il redoutait d'être accueilli par le commandant en personne, il savait que son absence ne pouvait le soulager en rien. Jerjerrod lui avait été envoyé, l'attente serait son premier supplice, avant de s'agenouiller devant Palpatine.2
picrocoleon voit que la femme du diplomate n'a pas l'habitude de faire des valoches, car elle empile les jouets pêle-mêle....il y aun manche michet, une paire de serreuses, de la glisse en tube et une brosse à dents. Si c'est le seul tube qu'elle prend, elle devra goûter l'hygiène bucale à la vaseline.2
twingolescuIl est malséant de saluer dans la rue une dame inconnue, c'est-à-dire une dame à laquelle on n'a jamais été présenté: on s'expose d'ailleurs à ce qu'elle refuse de rendre le salut et à ce qu'elle exprime son mécontentement par un regard chargé de mépris. Il ne faut pas même saluer une dame connue, sans l'avoir au préalableregardée et attendu son regard en retour en signe d'assentiment. D'une manière générale, il n'est pas de bon ton d'aborder une dame dans un lieu public qu'elle ne soit comptée au nombre de vos intimes, de votre entourage familial.2
quinlogIl est malséant de saluer dans la rue une dame inconnue, c'est-à-dire une dame à laquelle on n'a jamais été présenté: on s'expose d'ailleurs à ce qu'elle refuse de rendre le salut et à ce qu'elle exprime son mécontentement par un regard chargé de mépris. Il ne faut pas même saluer une dame connue, sans l'avoir au préalabledéjà salué lors d'une réception chez des amis communs et lui avoir demandé la permission d'en faire autant dans la rue2
twingolescu- La miséricorde de notre seigneur... hmpf... Bouddha... est ...hmpf... in-fi-nie. - Mmmiiaauuu... - Ton "ami" exige sa part de butin, Gabriel. - Jene suis pas hmpf..., je ne recherche pas les richesse hmpf... de ce pauvre monde,
- d'accord, t'envoies l'artiche et on te laisse à tes gri-gri dit Gabriel.
- mais il est de mon devoir hmpf...de conserver ensemble les pavillons de Michel, de Raphaël ainsi que le tien, mmiiaauuu...
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ordo- La miséricorde de notre seigneur... hmpf... Bouddha... est ...hmpf... in-fi-nie. - Mmmiiaauuu... - Ton "ami" exige sa part de butin, Gabriel. - Jevous serais gré de bien vouloir planter vos griffes ailleurs que sur mon crâne...
- Et passe-moi les filets, s'il te plaît mon ami
- Qui m'a fichu un pffff ragoton de porte moustaches comme celui-ci?
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twingolescuPuisque l'angoisse de chacun est notre angoisse Nous revivons toujours la tienne, enfant gracile Qui t'es blottie contre ta mère éperdument Comme si tu voulais te réfugier en elle Quandtu te cachais sous son aile,
tu tetais sa chaleur tendrement
et le moindre battement de ses cils
calmait tes tremblements
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ordoJacques Chirac, tout à coup : J'ai oublié de dire quelque chose. Sourire du Président à un bon élève distrait. Jacques Chirac : Le prochain conseil des ministres, du fait de votre absence à Tokyone pourra se dérouler que dans des conditions médiocrement satisfaisantes, mais j'espère pouvoir y démontrer que vous êtes l'homme du passé.
François Mitterrand : vous y démontrerez sans doute seulement que vous êtes l'homme du passif.
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ordoVous avez besoin d'un pinceau pour badigeonner de marinade, d'huile ou de beurre fondu un poisson, une viande ou des légumes en train de cuire Improvisez-en unrapidement en étêtant un jeune poireau à partir de l'endroit où sa couleur passe du blanc au vert, nettoyer le bout, c'est fait !2
StéliadeIci, c'est magnifique, c'est le paradis sur terre lorsqu'il pleut suffisamment. Et, dans les temps de détresse, on en vient d'une certaine façon à aimer plus encore ce pays si peu docile ;il donne une idée de ce que pourraient être les dernières heures du monde en train de brûler tout entier. Oui, on se met alors à le chérir davantage, à savoir extraire d'un seul brin d'herbe sèche toute la luxuriance d'une forêt qui goutte et irrigue le corps. Une dernière fois, qui serait aussi la plus belle, celle qui dure toujours.2
ordoLorsque votre voix est hachée menu, ajoutez-y un jaune d'oeuf, du sel, du poivre et un filet de vinaigre. Puis exposez-lasix pleines nuits d'affilée dans les bars du cinquième. Dites quelques longs discours panés bien aromatiques, écoutés ou pas. Servez brûlants, avec deux doigts de malt. N'oubliez pas les menottes pour économiser les pages.2
twingolescumalgré cette situation délicate, Junior restait immobile, sûr de lui, ne manifestant aucune crainte particulière...., saufun léger tremblement du genou quand il appuyait sa jambe sur la pointe de son pied. Junior attendait que le proviseur ait terminé la lecture de son dossier pour pouvoir enfin s'expliquer. Il avait une fois de plus la preuve de la perversité des adultes et savait que le pire était à craindre dans la conclusion de cette lamentable plaisanterie de potache.2
twingolescuUn cheval vu de côté et verticalement. Le dessin primitif fait apparaître la tête du cheval, ses yeux, sa crinière, ses pattes et sa queue. Dans la graphie actuelle,comme dans la graphie démotique, subsistent la tête, les pattes et la queue, représentés d'une manière encore figurative mais dépouillée. On constate ainsi que les sheng demeurent représentatifs alors que les yun ont évolué vers une graphie abstraite.2
ordoMarty, dit-il par dessus le gouffre des années, tu ne m'embrasses pas ? Elle l'embrassa, le serrant tellement fort que dans son dos, des os craquèrent. "Si nous étionsdes humains comme les autres, je n'aurais pas besoin d'autant de chaleur, je prendrais seulement ta main ou bien nous nous chercherions simplement dans la nuit ou encore il y aurait seulement une maison où nous ne nous éloignerions jamais réellement"2
twingolescuAvant qu'il soit arrivé là, l'oiseau s'est déjà envolé! Et Perceval voit à ses pieds la neige où elle s'est posée et le sang encore apparent. Et il s'appuie sur sa lance afin de contempler l'aspect, du sang et de la neige ensemble.mais l'oiseau s'était envolé. Perceval se penche et de ses mains engourdies puise la neige etle sang refroidi pour les porter à ses lèvres bleues de froid. Les coudes levés du chevalier laissent apparaître des guenilles sous la bure déchirée par les années de queste.2
quinlogà mesure que la lumière devenait plus intense, nous apercevions au loin les îles divines, Imbros, Limnos, Samothrace, qui avaient l'air de voguer en l'air, de ne pas toucher la mer. Nous sommes entrés dansdans notre tente pour nous protéger de cette lumière. Les îles, au loin, flottaient en suspend et attendaient la nuit pour redescendrent sur la mer.2
twingolescuOn vient à cette fleur- on intervient. Comprends bien ce mot. Tu as dit redevenir. Je dis devenir - on intervient. Cette fleur, onla cueille et moi je dis que je la recueille. Moi seul connaît l'endroit où elle niche. C'est là haut sur l'ubac de la colline bleue sous le vent aride qu'elle salue les éléments glacés et distille sa sève acide.2
MigouDu temps que nous étions en chrétienté, le vin de messe n'avait rien de rare ni d'intimidant. Surtout pour les enfants de choeur, qui lui devaient leurs débuts dans la dégustation et des rudiments de chimie. Quand on a soutiré quelques gorgés au flacon de la sacristie, il faut bien rétablir le niveau avec ce qu'on a sous la main.Ma technique était éprouvée, je remplaçais le volume manquant par de l'eau à laquelle j'ajoutais du brou de noix pour rendre au tout un corps vigoureux et une robe honnête. Il semble que le curé ne s'est jamais aperçu de ce tour.2
StéliadeDu temps que nous étions en chrétienté, le vin de messe n'avait rien de rare ni d'intimidant. Surtout pour les enfants de choeur, qui lui devaient leurs débuts dans la dégustation et des rudiments de chimie. Quand on a soutiré quelques gorgés au flacon de la sacristie, il faut bien rétablir le niveau avec ce qu'on a sous la main.Malgré le péril des taches sur leur aube blanche, les garçons amenaient discrètement fraises, framboises ou groseilles, délayées dans un peu d'eau. Si le curé trouvait le vin de messe particulièrement sucré, le garçon comptait sur la foi du prêtre pour mettre cela sur le compte d'un petit cadeau de dieu, désireux de sucrer la langue de son ambassadeur terrestre.2
FabriceSujets de conversation à éviter par les dames. - Les dames doivent éviter de parler de leurs ennuis ancillaires, de leurs petites préoccupations ménagères et surtout de leurs infirmités et de leurs malaises. Sous prétexte que la politique les ennuie, elles ne peuvent négliger de lire la revue politique de leur journal.Ainsi, en présence d'interlocuteurs aux opinions politiques divergentes, elles sauront détourner la conversation en mettant en avant une vue qui passe pour une opinion personnelle, mais qui est en réalité partagée par tous. Par exemple : "Oh vous savez, de toute manière, ce sont toujours les petits qui trinquent".2
ordoEn fait, je n'en savais rien bien sûr à l'époque, mais en y repensant maintenant, pendant que je t'écris, j'ai l'impression qu'on ne se parlait pas vraiment l'une à l'autre, comme deux personnes différentes, mais qu'on était une seule voix, qui se parlait à elle-même. Un jour, je t'ai répondu :- tu sais, lorsqu'il y a des nuits très noires,et que je suis vraiment triste, c'est seulement parce que les choses tournent, et que les voir s'éloigner comme au fond d'un jardin, eh bien ça fait tellement mal.
et tu as dit :
- oui, et on a peur surtout que ce soit nous les idiotes, les bêtes qui se seraient complètement trompées.
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StéliadeJe pris l'habitude de me faire remarquer d'elle par la tournure singulière de mes propos, par l'inventions d'histoires. Une fois ferrée, elle se mettait elle-même à bavarder et alors, parfois,entre deux phrases, elle venait poser un petit baiser tout près de moi, autour, sans me toucher, comme si par cette distance réduite au minimum mais toujours présente, elle voulait pousser l'intensité de notre espace commun au paroxysme de la brûlure, incendiant jusqu'à nos ombres haletantes qui, elles, se mélaient sans retenue. Deux nuits redevenues sauvages rampaient sur le sol.2
ordoDevant vous, le bout de la presqu'île de Quiberon, le passage de la Teignouse et sa légende, les îlots Glazic, Valluec et Gluric. Sur votre droite,Groix l'ancienne, où vous aurez peut-être l'occasion de voir battre le blé à la fin août : les chevaux tournent à la file (oui, des chevaux !), le second attaché à la suite du premier et ainsi de suite. Il peut y avoir jusqu'à six chevaux au travail, mené par une jeune fille, la "dormeuse" : celle-ci tient la bride du premier animal sans se préoccuper des autres qui suivent leur chef.2
StéliadeMaintenant, elle a appris le nom des rues, en écoutant parler les gens. Ce sont des noms étranges, si étranges, qu'elle les récite parfois à mi-voix, tandis qu'elle marche entre les maisons :Impasse des jambes qui courent, Avenue du bras tendu, Cours du coeur allongé. Elle comprend alors que les gens d'ici ne nomment pas les rues, mais les surnomment. Elle se dit qu'il a dû se dérouler dans ce quartier des évènements doux ou terribles, suffisamment puissants en tout cas pour la faire trembler, elle.2
MigouLes tout-petits pleurnichaient en bafouillant que les messieurs qui habitaient dans le ventre du Rinocérox étaient méchants et pas partageurs. A plusieurs reprises, on put les voir marcher en procession jusqu'à la tourelle. Une fois arrivés, ilsscrutaient l'horizon, dans l'espérance d'y apercevoir un point de verdure. Les plus hardis se penchaient en avant pour voir plus loin, se cramponnant aux aspérités de la corne. Mais devant eux, tout demeurait implacablement aride et jaune.2
ordoIls gravirent ensemble le flanc de la colline, avant d'arriver dans une clairière où le ciel était commetissé d'une étendue d'écharpes. Et sous ces mauves, descendait brusquement le regard sur les feuillages, faux poivriers en lianes, pins écartés, tout une population bienheureuse qui ne vivait que pour montrer la mer. "Vois, le soleil se lève", dit-elle, en désignant ce qui était si évident à voir qu'on sentait seulement que c'était sa façon à elle de dire qu'elle était bien.2
StéliadeEcoute. Tu allumes une cigarette, tu regardes ailleurs et tu me parles de maman.-Maman ? Quelle maman ? Celle dont nous nous souvenons où celle qui a vraiment existé ? Celle qui a vécu ou celle que nous avons inventée ?
- Celle que je veux. Celle qui ne meurt jamais. La tienne, si c'est la mienne aussi.
2
MahiraJe veux écrire. Déjà, je l'ai dit à ma mère : ce que je veux, c'est ça, écrire. Pas de réponse la première fois. Et puis elle demande :- Mais qu'est-ce que tu veux écrire, ma fille, dis-moi? Sur quoi veux-tu écrire? Sur qui?2
Migou"Quelle sorte d'animaux étaient ces Helgiens, d'après toi?" demanda Casker. Hellman haussa les épaules. Il lui fallut près d'un quart d'heure pour traduire l'inscription suivante, qui disait :"La vie est belle, mais elle est trop courte".
Une épitaphe, semblait-t-il. Casker maugréa : "Ca ne nous avance pas à grand-chose", mais son compagnon était déjà dans l'autre pièce.
2
KroEn outre, sachez que vous deviendrez, comme moi, l'ennemi méprisé et recherché de la Pax. Votre sang sera contagieux. Ceux avec qui vous le partagerez, ceux qui choisiront de découvrir le Vide qui Lie par l'intermédiaire de votre ADN partagé, seront à leur tour méprisés.Il ne pouvait se méprendre sur l'urgence contenue dans sa voix. Elle l'entraîna vers l'ovale luminescent. Kassad ne quitta pas des yeux la voûte étoilée et les humains jusqu'à ce qu'ils soient passés de l'autre côté et que l'interface s'opacifie.2
Stéliade- En tout cas, je n'ai aucune équipe à remercier, moi; je n'ai pas d'équipe. Pas de troisième cercle. En matière de création il faut que je fasse tout moi-même, je ne peux absolument rien déléguer, je suis beaucoup trop... maniaque, diraient certains... Perfectionniste, je préfère. Concentré; en un mot: sérieux.Tellement sérieux que je me divise en deux moitiés indépendantes et antagonistes quand j'écris : l'auteur et le lecteur, chacun questionnant l'autre, le poussant dans ses derniers retranchements, le torturant jusqu'à ce que livre s'ensuive.2
ordoLa musique de fond était une chanson de variétés apparamment intituléeSahara Lumber ou quelque chose d'approchant. Il y avait une sensualité trouble, un rythme gauche, antilopes de la nuit buvant aux sources confidentielles, disait-il.2
ArtefactRespirez profondément pendant quelques minutes, débarassez votre esprit des pensées intruses, pensez àcontracter puis relâcher chaque muscle de votre corps, en partant des pieds pour arriver à la nuque.2
KroNous nous connaissions déjà, cela est vrai, mais seulement de vue: et nous aurions peut-être échangé un simple salut s'il n'avait été troublé au point de m'arrêter et de me prendre le bras. - Ah! Vous pouvez me venir en aide! Je vous en supplie, aidez-moi!..Mon invitation à la soirée en l'honneur de Madame le consul ne tient que si je me présente accompagné d'une personne de qualité.
- Et quelle qualité me prétez-vous qui vous rendrait service?
- Est-ce là le piège? Vous me croyez assez sot pour me suicider à vos yeux par un simple compliment?
- Non, j'en appelle à votre pragmatisme, la soirée déjà s'illumine.
2
FabriceLa première fois que je me vis dans un miroir, je ris : je ne croyais pas que c'était moi. À présent, quand je regarde mon reflet,je m'emporte, je crie, je me cache, parfois je pleure, parfois aussi je hausse les épaules, mais plus jamais je ne ris. Ce visage, mon visage, m'est devenu un ennemi grimaçant.2
KroFolle de joie, Gloria se glissa sous la rambarde avant qu'aucun de ses parents n'ait pu l'arrêter, se laissa tomber légèrement sur le sol à quelques pieds au-dessous d'elle et s'élança en courant vers Robbie, agitant les bras et les cheveux au vent. Alors les trois adultes, pétrifiés, virent ce que la petite fille déchaînée n'avait pas vu...Le camion sortit de la courbe en tanguant, ses phares éclairèrent les pilotis avant de revenir sur la route, illuminant un instant Robbie avant qu'il bondisse vers le pare-brise (le visage horrifié du chauffeur, le klaxon assourdissant, l'odeur brûlante), puis la douleur.2
FabriceCependant la vérité ne pouvait l'effleurer. Car du Pont loin d'avoir été imposé par Coligny, avait en réalité intrigué sans retenue pour que cette mission lui fût confiée. L'ambition y était pour quelque chose mais c'est la nature surtout qui se faisait impérieuse.Et même s'il avait eu vent de ces manoeuvres, aurait-il vraiment pu imaginer que ce notable respecté s'intéressait en réalité beaucoup moins à panser les plaies des enfants indigènes qu'à jouer avec eux au docteur ?2
FabriceA un moment donné c'était l'hiver en ohio, avec ses portes fermées, ses fenêtres verrouillées, ses vitres masquées de givre, ses toits frangés de stalactites, les enfants qui skiaient sur les pentes, les ménagères engoncées dans leurs fourrures qui, tels de grands ours noirs, avançaient pesamment dans les rues verglacées.Tous les jardins étaient recouverts d'une épaisse couche de neige.
Tous, sauf celui des Stanton. Le jardin des Stanton resplendissait du vert le plus luxuriant, et ceux-ci ne semblaient pas s'en inquiéter outre mesure. Leurs enfants batifolaient dans une piscine gonflable sous les yeux ahuris des passants.
2
Artefact-La Poussière ? dit-elle. - Oui, vous savez, la Poussière de l'espace. - Que sais-tu de la Poussière, Lyra ?Elles regardaient encore par-delà le vide, les étoiles dans leurs yeux.
- La poussière est notre boussole. Elle nous oriente. Tu peux l'ignorer, mais elle est quand même sous tes pieds, au dessus de ta tête. La poussière est plus divine que Dieu.
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FabriceEt en conséquence, par décret présidentiel, votre gouvernement prend les mesures suivantes. Jusqu'à nouvel ordre : Un, toutes les écoles et les universités du pays sont fermées. Deux, toutes les entreprises, sauf celles fournissant des services essentiels - presse, soins, nourriture- sont fermées aussi. Trois,tous les services postaux du pays sont supprimés. Quatre, tout rassemblement de plus de dix personnes devra faire l'objet d'une demande en bonne et due forme, adressée par pli recommandé à Monsieur le Président des Etats-Unis, Maison-Blanche, Washington DC."
Jack Ryan reposa son dictaphone et ne put empêcher une ébauche de sourire de déformer la partie droite de son visage.
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Puch"Est-ce vous m'aimez toujours, Fanny Mae?", demanda-t-il. Les yeux d'Abnethe s'agrandirent d'étonnemment. "Certitude d'affinité", dit la Calibane, "amour égale cohérence que je possède de personne vôtre, McKie."McKie s'agaça: "C'est un massacre intolérable ! Une honte ! Confier la traduction d'un si grand ouvrage, perle de la science-fiction, à un logiciel de traduction automatique, quelle déchéance !"

La Calibane restait imperturbable :"Colère de l'âme est l'excès. Passion que détruire ainsi, pour haute affinité décroît."
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ordo- Maintenant, tu regardes. Et surtout tu ne parles plus. Il me faut su silence... Promis ? - Promis. Quelques minutes s'écoulèrent. Soraya se tenait à trois pas du garçon, le regard fixe, tourné vers un ailleurs incompréhensible. Petit à petit,le jour se levait dans la carrière de sable, et faisait paraître d'un rouge profond toutes les crevasses. Soraya vit la silhouette d'Ahmid se profiler sur le rocher.
Il était recouvert de boue, et sans raison, cela lui fit très peur.
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StéliadeQuelques temps après, l'âne mourut. Comme les jours passaient, il sembla aux gens que Nasreddin était davantage chagriné par la mort de l'âne que par celle de sa femme. Quelqu'un lui en fit la remarque. Nasreddin répondit:- C'est que ma femme ne pouvait porter que trois jarres pleines tout
au plus, alors que mon âne, lui, en supportait six sans peine. De même,
à chaque lever de soleil, une larme d'émerveillement perlait aux yeux
de mon âne, heureux d'être en vie. Ma femme, elle, ne pleurait que
pour les enterrements.
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Migou"Voici venir la bête à la queue aiguë, qui passe les monts, qui brise armes et murs, voici celle qui infecte le monde!" Ainsi se mit mon guide à me parler; puis il lui fit signe de venir vers la berge, près du bord des rochers où nous marchions."Vois cette onde, emplie d'impureté
Ce flot est celui de l'humanité
Grand fleuve d'oubli, où nous laisons
à la mort, maint regret et peché.
Il se charge continuellement de bassesse
Et descend si loin, la où règne ne feu."
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CabochePeut-être sais-je jusqu'où je peux aller trop loin. Mais c'est un sens de la mesure. Je le possède fort peu.Excessif, je le suis, tant dans la mesure que dans la démesure. Pour ne pas savoir me servir de l'abaque, je ne calcule ni la sagesse, ni l'extravagance.2
PuchPeut-être sais-je jusqu'où je peux aller trop loin. Mais c'est un sens de la mesure. Je le possède fort peu.La modération m'ennuie. Aller trop loin n'est plaisant que lorsque l'on dépasse la posture artistique pour atteindre l'obscène. Aller trop loin, c'est aller toujours plus loin, et c'est dans l'excès irrationnel que se mesure le progrès artistique, de la même façon que le progrès de la science se mesure dans la rationnalité de ses modèles.2
libelluleTrois jours plus tard, je longeais le couloir du Hollywood Roosevelt Hotel en direction de la chambre 1121. Je frappai à la porte. L'homme qui m'avait remis ma citation à comparaître m'ouvrit. On me fit entrer.L'homme me conduisit à une table couverte d'instruments et me dit de m'asseoir. Une femme me demanda de retirer mes chaussures, mon veston et me pria de rouler les manches de ma chemise. Elle installa les instruments sur certaines surfaces de mon corps. Pendant ce temps, l'homme écrivait dans un cahier.2
MigouOn l'appelle aussi "boomerang" car tout ce que tu lances te revient. C'est une grande loi à ne pas ignorer. Elle t'aidera à devenir maître de ta destinée. Il n'y a jamais de cause sans effet car la cause entraîne indubitablement l'effet. Cette grande loi appartient au monde physique, psychique, mental, cosmique et spirituel. Elle est immuable.La destinée est ta plus grande alliée et ta plus mortelle ennemie. Si tu lui tournes le dos elle attend te rattrape et te frappe. Mais si tu sais lui faire face, elle te fera accomplir des prouesses.2
picrocoleUn jour que le patron n'était pas là, le boucher et la bouchère s'étaient enfermés dans le frigo. Au bout d'un moment, j'avais eu envie d'ouvrir la porte.Je n'ai jamais su résister aux envies.
Serrés l'un contre l'autre, ils grelottaient et soupiraient. Ils étaient nus et bleus.
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DamXHomme à l'esprit inquiet et aiguisé, il avait inauguré sa carrière par la lecture du célèbre philosophe péripatéticien de l'Antiquité, Aristote; il l'avait étudié à fond et, la chose faite, s'était mis à le haïr tout aussi à fond.Cette réalité l'amena à regretter la majorité de son existence sur cette Terre, où plutôt le sens qu'il avait donné à celle-ci. En y réfléchissant bien, il pensa que s'il avait été un autre, il n'aurait pas été différent.2
picrocoleD'ailleurs, jamais rien à lui reprocher. Ce n'est pas une façon de parler, il faut le prendre à la lettre: jamais rien à lui reprocher.Propre comme un loup: jamais une tache de sang sur son pelage. Il n'est jamais pris en faute; méfie-toi de lui comme de la peste.2
picrocoleMême les petits enfants me méprisent; je me lève, et ils parlent contre moi. Tous les hommes de mon intimité m'ont en horreur, et ceux que j'aimais se sont tournés contre moi.Les voleurs m'ignorent et les lépreux me crachent dessus.
c'est sans sandale et vêtu de honte que je prie le seigneur tout puissant.
2
Stéliade- Ils sont sous le feuillage, regarde les pieds. J'adore!... Le cochon!... Il murmura vite: - Je ne vois que leurs pieds mais ça marche... ça marche magnifiquement!... - Comment ?- Eh bien, regarde, je te dis ! Ce sont leurs pieds gauches qui bougent le plus !
- Et alors ?
- Et alors, ils sont tous les deux droitiers. Ça veut donc dire qu'ils sont tellement au septième ciel qu'ils en oublient qu'ils sont droitiers, tu te rends compte ?
2
victorzolaPlus bas, on pouvait lire: AUCUNE LOBOTOMIE FRONTALE NE SERA PRATIQUEE SANS L'ACCORD DU PATIENT "le terme correct serait 'préfrontale'", fit Doug, qui se chargea d'ajouter le préfixe. "Comment tu sais ça? demanda Fat."Parceque j'ai étudié la médecine lobotomique à l'université." répondit Doug.
Fat ne le crut pas un instant mais, pour ne pas le vexer, préféra garder le silence.
2
FabriceClaire m'avait donné rendez-vous dans une saloperie de salon de thé. Le genre d'endroit où "fumer provoque des maladies graves".Nous étions assis depuis un petit quart d'heure, j'écoutais Claire en fixant son verre de Perrier d'un oeil absent, lorsque tout à coup je crus y voir apparaître un dentier. Puis en levant les yeux, le choc de ma vie ! Claire avait pris les traits exacts de ma mère.
Claire remarqua ma surprise et s'interrompit.
"Papa va bien ?", demandai-je d'un ton mécanique.
2
MahiraAprès la troisième vodka à l'eau gazeuse, elle se leva et : "excusez-moi, dit-elle avec un sourire coquet. - Puis-je vous demander où vous allez, mademoiselle ?Un peu à droite et là à gauche, le temps de sourire aux passants à travers la vitre. Après je reviens.

"- Je..." Ses lèvres commencèrent à former un autre mot et elle me regarda la bouche ouverte, les bras ballants. C'aurait été ridicule pour n'importe qui. Elle, c'était joli.
2
Puch- Alors, reprit mon père, le regard haut levé pour ne pas les voir, quand pourras-tu me rendre les douze millions ? Je rougis en songeant à Poitiers, puis je lui dis d'une voix calme, déterminée : - Tu les auras, à une condition.Mon père fronça les sourcils pour m'assurer que son argent lui était dû sans condition, mais ne put s'empêcher de demander:
- Et laquelle, s'il te plaît ?
- Prète-m'en vingt.", dis-je de ma voix la plus calme.
Parmi une flopée de jurons, il eut ces mots que j'escomptais:
"Je ne veux plus te voir!". Il ne me vit plus, ni son argent.
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victorzola- À quoi ce récipient va t-il servir ? demanda Hzel ? - À un lavement. - Non, par pitié, j'ai horreur de ça ! La visiteuse réfléchit quelques instants avant de répondre : - Alors, si le Capitaine vous parle de ce lavement, faites comme si je vous l'avais administré. - D'accord. - À présent, puis-je utiliser votre salle de bains quelques instants ?- Non ! Euh... je veux dire... ils ne sont pas utilisables pour le moment.
La brusquerie de la réponse l'avait trahi et la visiteuse comprit que les soupçons d'Ulora n'étaient pas idiots.
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Fabrice- À quoi ce récipient va t-il servir ? demanda Hzel ? - À un lavement. - Non, par pitié, j'ai horreur de ça ! La visiteuse réfléchit quelques instants avant de répondre : - Alors, si le Capitaine vous parle de ce lavement, faites comme si je vous l'avais administré. - D'accord. - À présent, puis-je utiliser votre salle de bains quelques instants ?- Ma foi oui, mais il faut que je vous prévienne...
- Oui ?
- Eh bien, je sais que ça a l'air stupide, mais j'ai de bonnes raisons de croire que la lunette des W-C est hantée.
- Vous plaisantez !
- Jamais quand je vais à selle, Madame.
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victorzola" Elle ne va franchement pas vous plaire, observa Compute-Un. - Dis-la-nous quand même! - D'accord, dit Compute-Un. La réponse à la grande Question... - Oui...! - De la Vie, de l'Univers et du Reste..., poursuivit Compute-Un - Oui...! - C'est..., dit Compute-Un, marquant une pause. - Oui...!? - C'est... - Oui...!!! ...?- Non
- Non ??
- Non. La négation... du Monde, de la Vie par la Mort, de l'Homme par la Femme... Le refus du "oui" ou d'une quelconque vérité.
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Puch" Elle ne va franchement pas vous plaire, observa Compute-Un. - Dis-la-nous quand même! - D'accord, dit Compute-Un. La réponse à la grande Question... - Oui...! - De la Vie, de l'Univers et du Reste..., poursuivit Compute-Un - Oui...! - C'est..., dit Compute-Un, marquant une pause. - Oui...!? - C'est... - Oui...!!! ...?- C'est l'Amour!"
Les Dryonautes se regardèrent, interdits, puis au bout de quelques secondes se jetèrent sur le biodroïde:
"Des siècles de travail pour programmer un biodroïde capable de trouver la Grande Réponse, et tu nous sors une baliverne qu'on trouve dans tous les Arlequins du XXè siècle pré-bionique!"
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FabriceA partir de 4.80m, le corps commence à perdre son volume et à paraitre plat. La couleur desyeux évoque le homard albinos ébouillanté, le nez prend la forme d'un ballon de rugby, les dents quittent leur poste pour aller jouer aux osselets dans l'habitacle, et Douglas Ferblanc se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère tachyonique.2
nounePoursuivant sa quête plus déterminé que jamais, il affronta le dédale avec une énergie décuplée. Décidé à en découdre, à remporter ce défi, il insista, la rage au ventre, et le miracle se produisit. Comme il commençait à trouver le temps long, le bout du tunnel apparut, éblouissant, à l'horizon.Enfin, il le voyait! Ce merveilleux objet de toutes les convoitises pour lequel il avait franchi tant d'obstacles, il avait bravé tant de dangers. Le trésor des trésors, la quête ultime de toute une vie. Il était là, à portée de lui et pour lui seul! La toute dernière meule de Gruyère!2