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"Ici, c'est magnifique, c'est le paradis sur terre lorsqu'il pleut suffisamment. Et, dans les temps de détresse, on en vient d'une certaine façon à aimer plus encore ce pays si peu docile ;"
(Karen Blixen, Lettres d'Afrique)
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No | Proposition | Auteur | ||
1 | il donne une idée de ce que pourraient être les dernières heures du monde en train de brûler tout entier. Oui, on se met alors à le chérir davantage, à savoir extraire d'un seul brin d'herbe sèche toute la luxuriance d'une forêt qui goutte et irrigue le corps. Une dernière fois, qui serait aussi la plus belle, celle qui dure toujours. | Stéliade | Kro naja | |
2 | et où tout n'est que chaleur et trahison. Pourtant, cette Afrique m'est chère. Elle m'a amené à aller au-delà de moi-même, de mes peurs profondes et à accepter ma différence. Je ne peux que la remercier. | naja | twingolescu | |
3 | Là où je suis née, la pluie innonde les champs et les forêts et c'est la boue qui provoque cette détresse. Car au printemps cela signiifie que l'hiver est fini et que la saison laborieuse va commencer. En automne, les pluies orageuses nous disent que les beaux jours sont finis et que la nuit va de nouveau s'installer. | twingolescu | quinlog | |
4 | qu'importe donc la pluie ou le beau temps, il n'y a point de mots pour décrire l'amour que je porte à ce pays | quinlog | naja | |
5 | j'ai le sentiment qu'à l'avenir, où que je puisse être au monde, je me demanderai toujours s'il pleut à Ngong. | Vrai | Kro quinlog twingolescu |
Proposé par ordo
Source: folio 2395
Publié le 16 février 2005
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ordo | 13 février 2005, 00:06:05 |
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Karen Blixen, une de mes grandes héroïnes littéraires avec Jane Austen, pourtant l'antipode: grande dame tragique, poète et indépendante, je l'ai admirée sans réserve. Ici, c'est la rencontre émerveillée à la fois de la pluie et de Denys Finch-Hatton, et l'union réalisée de ces deux choses est vraiment magnifiquement dite. J'ai gardé longtemps cette phrase que partout dans le monde, on peut se demander si aujourd'hui, il pleut à Ngong |
Kro | 17 février 2005, 01:07:57 |
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Aaah Les "Sept contes gothiques" de K.Blixen lus par Jeanne Moreau !!! un bonheur. |
Kro | 17 février 2005, 01:09:14 |
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Tous fait û! |
Fabrice | 17 février 2005, 12:58:11 |
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ordo, merci d'ajouter année et numéro de page dans la référence. |
ordo | 17 février 2005, 15:10:03 |
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oui Fab, c'est la lettre (sans doute la plus connue) du 26 février 1919, à sa mère Ingeborg Diesen, p. 174 de mon édition cette phrase me hante depuis toujours... |
ordo | 17 février 2005, 15:23:36 |
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ce qui m'émeut surtout dans cette phrase, outre la dimension cachée (Karen Blixen ne parle jamais ouvertement de ses relations avec Denys Finch Hatton), c'est le bond qu'elle fait avec d'autres dimensions plus universelles. Dans ce sens, ta prop est magnifique, Stéliade, elle fait exactement la même chose. Blixen a des tas de choses grandes et sympathiques en elle : patricienne aristocrate danoise (mais qui sera vite ruinée et sans un sou), elle prend la peine de s'ouvrir à toutes les cultures qu'elle rencontre, africaines et musulmane,leur manifeste le plus grand respect (en 1940 !), et se dévoue corps et âme pour le bien être de tous les êtres qui sont sous sa responsabilité. Elle frôle la mort souvent, dans le danger et dans la maladie, elle perd un enfant de l'homme qu'elle aime plus que tout, elle perd cet homme même dans un accident d'aéroplane, alors qu'il l'a quittée, bref, la vie ne lui sourit pas tout le temps... Et pourtant elle semble la traverser dans un perpétuel émerveillement. Denys Finch Hatton n'est pas moins passionnant, homme absolument libre, tourmenté, militant pour l'égalité des hommes et des cultures, et pour la paix. L'histoire de la ferme de Karen est contée largement dans son livre "la ferme africaine"(1942), autrement nommé "out of Africa", si vous avez vu le film qui en a été tiré Mille excuses d'avoir été si longue... |