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"Les maisons du port de Noviomagus, construites sur pilots, s'accotaient aux navires amarrés à leur seuil; des oiseaux de mer juchaient sur les toits. J'aimais ces lieux tristes, qui semblaient hideux à mes aides de camp, ce ciel brouillé, ces fleuves boueux creusant une terre informe et sans flamme dont aucun dieu n'a modelé le limon."
(Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien)
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No | Proposition | Auteur | ||
1 | Une barque à fond presque plat me transporta dans l'île de Bretagne. Le vent nous rejeta plusieurs fois de suite vers la côte que nous avions quittée : cette traversée contrariée m'octroya d'étonnantes heures vides. Des nuées gigantesques naissaient de la mer lourde, salie par le sable, incessamment remuée dans son lit. | Vrai | aiki Henri Migou | |
2 | Ceux qui y vivaient s'en étaient accommodés. Fiers et courageux, ils parlaient peu, riaient encore moins, et tiraient difficilement leur subsistance de la mer et du sol ingrat. Ils nous avaient combattus avec acharnement, mais depuis la soumission de leurs chefs, ils se comportaient loyalement. | aiki | Migou | |
3 | Ils me semblaient la plus naturelle contrepartie des sèches contrées de Bythinie, des oliviers décharnés, des raides chemins calcaires des collines. L'expression femelle de mon empire, comme la Grèce était mâle. Dans cet hiver humide et glacé, je me reposais du poids impitoyable du soleil. | tomahawk | aiki Henri kobalt | |
4 | J'aurais voulu que tu voie ces femmes qui jetaient des seaux d'eau sale, à peine passé le seuil de leur porte. Elles se renouvelaient, elles se vidaient du mensonge de la veille. A elles toutes seules, sans Rome ni Christ, avec leur eau pleine de merde qu'elles lançaient comme une pluie de graines, elles priaient et lavaient jusqu'à l'horizon. | Stéliade | kobalt | |
5 | Plus nous remontions vers le nord et plus le pays semblait abandonné, peuplé seulement de brumes, les villages épars formaient des ilôts désopilants dans ce décor désolé. | Migou |
Proposé par ordo
Source: Folio 9921 p.151
Publié le 14 septembre 2013
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ordo | 6 juillet 2013, 17:57:44 |
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Bon, je vous offre la bonne réponse, là ! :-) Amusant comme exercice, ce 6 juillet, j'écris un passage qui ne pourrait pas être plus éloigné de ma réalité climatique actuelle, souffle aride et désertique, chaleur sèche, échines dessinées nettement des calcaires. Les mémoires d'Hadrien sont un de mes livres préférés, toutes époques confondues, presque ex-aequo avec Pride and Prejudice de Jane Austen et la Ferme africaine de Karen Blixen. J'y replonge à chaque tournant de ma vie, et à chaque tournant de ma vie, j'écoute les profonds enseignements de cet empereur, que Yourcenar semble rejoindre comme par magie. |
Migou | 13 septembre 2013, 13:07:30 |
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Coucou, je repassse sur ce merveilleux site! salut Ordo, salut Stéliade, et salut au maître du jeu. |
Henri | 14 septembre 2013, 09:35:05 |
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Je n'ai cessé de tergiverser, avant de me décider. Le style de cette 1 est très bon, nonobstant le clin d'oeil barquafonplesque, et la 3 d'une logique très habile. Bravo au pioniste auteur, et à ordo pour son choix ! Je ne me rappelle absolument rien de ce livre, sinon l'avoir aimé, et avoir admiré la capacité d'empathie de Yourcenar. |
Stéliade | 15 septembre 2013, 19:03:19 |
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Migouuuu ! Ah ah, les îlots désopilants :) |
Migou | 16 septembre 2013, 11:23:42 |
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Coucou Stéliade. Oui, j'ai voulu faire sérieux et puis... j'ai craqué %) |