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"LE MUR.- Dans le même intermède, il se trouve que moi, qui de mon nom m'appelle Snout, je représente un mur, et un mur qui, veuillez m'en croire, a un trou ou une crevasse, par laquelle les deux amants, Pyrame et Thisbé, murmuraient souvent en secret. Cette chaux, ce crépi et cette pierre vous montrent que je suis précisément ce mur : voilà la vérité."
(William Shakespeare, Le songe d'une nuit d'été)
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No | Proposition | Auteur | ||
1 | Et voici à droite et à gauche l'ouverture, la lézarde par laquelle ces timides amants doivent se parler tout bas. THÉSÉE.- Peut-on demander à la chaux et à la bourre de mieux parler ? DÉMÉTRIUS.— C'est, mon prince, le mur le plus spirituel que j'aie jamais entendu. | Vrai | tomahawk | |
2 | THISBÉ.- Vois cette touffe, ô, mur. Comme elle est modeste, avec ses brins maigres ! Tu la distingues à peine à ton pied. Pourtant, elle va grandir et un jour plus personne ne diras que tu es un mur. Tu seras une partie de la forêt et nous viendrons nous aimer contre ta fraîcheur. Je te dis cela car tu es notre ami. LE CLAIR DE LUNE.- Comme j'aime vos ombres ! Comme elles m'éclairent ! | Stéliade | aiki kobalt | Migou tomahawk |
3 | LE TROU ou LA CREVASSE.- La vérité c'est que si je n'existai pas tu ne serais qu'un simple mur, de ceux qu'on ne remarque pas, auprès duquel on passe sans détourner le regard, sans esquisser un geste ni susurrer un secret. Tu es un mur car je suis ton trou. | kobalt | ||
4 | LA LAMPE.- La vérité, la vérité, voilà qui est vite dit ! De quelle vérité parles-tu, de la tienne propre, Snout travailleur éculé, celle de ta soi-disant muraille, celle du noble seigneur présent sur ces marches, ou encore celle du monde des fées? PYRAME.- On pourrait peut-être se passer d'éclairage. | tomahawk | aiki kobalt | |
5 | Un mur n'a pas d'oreilles, et ce que se sont chuchotés les amants, je ne puis le répéter. Le pourrais-je, d'ailleurs, je ne le ferais pas: ils se sont appuyés sur moi et les larmes de Thisbé ont coulé plus d'une fois à mon pied. Leurs paroles sont sacrées, elles ont cheminé à travers moi, je me suis bien gardé de les arrêter ou de les étouffer. | aiki | Migou |
Proposé par ordo
Source: Librio, p. 73
Publié le 13 septembre 2013
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Stéliade | 16 juin 2013, 17:50:51 |
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S'attaquer à cela, il faut y aller carrément ou pas du tout. "He told me of the beauty Hidden in our foreheads He told me of the ugliness We show instead" (Midnight summer dream, The Stranglers) |
Migou | 13 septembre 2013, 13:15:52 |
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Souriel collectif, impossible de choisir entre la chaux qui pourrait mieux parler, et le trou qui donne une leçon au mur. |
ordo | 7 juillet 2013, 18:08:44 |
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Pour l'instant, j'adore vos propositions ! Très intéressée de voir comment vous vous mettez dans la peau de Shakespeare. T* a bien le sarcasme et l'humour inénarrable de celui-ci, et j'imagine très bien la petite troupe de midsummer's nightdream décider finalement de se passer de lampe, parce qu'elle est trop pénible :-). Aïki, superbe monologue, épatant et poétique, intérieur, et qui irait très bien aussi pour Sh.. S*, morte de rire pour la touffe, et comment tu arrives à caser ça avec l'aise d'un musicien de jazz pendant un bœuf qui arrive à citer un de ses copains sans que personne ne le remarque, magistral. Plus qu'une et on passe en votes, chouette ! |
Stéliade | 13 septembre 2013, 13:30:39 |
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Wow, le niveau sur ce tour, j'en aurais presque des larmes. Grande grande admiration pour l'ensemble... même Shakespeare lui-même s'en tire avec élégance, il devrait jouer plus souvent :) |