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""Il est préférable d'effacer toute histoire personnelle, énonça-t-il lentement comme pour me laisser le temps d'écrire, parce que cela nous libère des encombrantes pensées de nos semblables." Cette déclaration me parut incroyable, une confusion extrême m'envahit. Mon visage traduisit mon émoi intérieur et il en profita sur le champ."
(Carlos Castaneda, Le voyage à Ixtlan)
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No | Proposition | Auteur | ||
1 | - Allons, allons, voici que le visage de cette belle jeune femme blonde vient te tourmenter, pas vrai? - Dom Juan, m'écriai-je, comment diable connaissez-vous l'existence de cette femme? Il avait touché juste, une fois de plus. Le choc me fit tourner la tête. Allait-il me dire qu'il l'avait "vue"? | tomahawk | Stéliade | |
2 | "Toi, par exemple, tu ne sais pas quoi penser de moi parce que j'ai effacé ma propre-histoire. Petit à petit, autour de moi et de ma vie j'ai créé un brouillard. Maintenant, personne ne peut savoir avec certitude qui je suis ou ce que je fais. - Mais vous, vous n'ignorez pas qui vous êtes? - Bien sûr que je l'...ignore", s'exclama-t-il | Vrai | Colonel Sponsz Renex tomahawk | |
3 | Je ne m'étais pas rendu compte qu'il avait déjà sorti de sa besace un saucisson, un couteau, un pain et un litre de vin rouge. "Les autres, tu n'en as pas besoin. Pourquoi pas écouter les actualités ? Pourquoi pas être poli avec les vieilles dames ? Ou jeter tes déchets dans la poubelle ? Laisse-toi aller. Goûte-moi celui-là. Et ne me réponds pas." | Renex | ||
4 | - C'était assez funky ? s'enquit Don Juan. Je lui répondis sincèrement, comme il me l'avait toujours enseigné. - Oui mais quand ça tombe sur "pen-sées de nos sem-blables", ça a un côté trop West Coast, trop soft et pour la révélation, ça ne claque pas assez. - Tu es encore trop dans le Tonal, petit scarabée. Le beat du Nagual dissout la dualité. Va fumer quelques fourmis rouges... | Stéliade | ||
5 | "Ce que tu penses être toi n'est que l'image que les autres te renvoient. Tu crois être toi-même, mais tu n'es que leur regard. Et les événements que tu traverses nourrissent l'illusion que cette vie est la tienne. Tu es possédé par eux, mais maintenant, tu dois les quitter." | Henri | Colonel Sponsz Renex Stéliade tomahawk |
Proposé par ordo
Source: Gallimard nrf, collection témoins
Publié le 6 juin 2008
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ordo | 1er mars 2008, 20:18:55 |
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Don Juan tente ici à grand-peine d'apprendre à Castaneda à "stopper-le-monde". Mais comme l'élève demande absolument à apprendre les secrets des herbes rituelles comme le peyotl, Don Juan passe des années à les lui apprendre... pour lui dire finalement qu'il n'en avait pas besoin, et qu'avec ses tout premiers enseignements,il aurait pu aller tout de suite où il voulait. Sans peyotl. De tous les livres initiatiques de Castaneda sur Don Juan, le sorcier yaqui, le voyage à Ixtlan est je trouve le plus troublant. Je peux le relire à n'importe quel moment de mon existence, j'y trouve constamment un abîme pour la pensée. |
Henri | 28 avril 2008, 17:27:09 |
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Ma parole, mais tout le monde l'a lu, on dirait. Et moi qui évitais de parler de Don Juan ou de yaquis pour essayer de ne tromper que sur le fond... Mais du coup, qui pourra voter ? Quand j'avais 14 ans, le voyage à Ixtlan fut ma première lecture "hypnotique": j'ai voulu en lire le début, un soir avant de m'endormir, et j'ai dû me forcer à arrêter vers 5 heures du matin pour dormir un chouia avant d'aller à l'école. |
ordo | 6 juin 2008, 18:20:44 |
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Bravo, Henri, tu fus très convaincant! Très intéressante, la comparaison entre la proposition d'Henri et la vraie : elles semblent dire la même chose, et pourtant il me semble que le discours de Dom Juan (dans la vraie) est nettement plus radical.D'abord il donne l'impression qu'il ne se connaît réellement pas et ne cherche pas à se connaître (très intéressant, ça), et d'autre part il n'a aucune forme, aucune gravité, il est très rarement sérieux (cela pour inciter Castaneda à ne pas se prendre au sérieux, justement, ni à ne pas prendre au sérieux le monde). Et bon, très sincèrement, trois mois pour un passage, c'est vrrrraiment trop long, je trouve. Décourageant. |