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"Je retournai dans ma chambre, coeur battant comme un glas. Le destin tragique de Wolker m'est immédiatement revenu à l'esprit. Il fallait à tout prix que j'aille le lendemain chez le médecin. Une nuit interminable m'ouvrit les bras et m'engloutit."
(Joseph Gulyas, La tresse)


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1Je me réveillai suant, avec l'impression d'avoir réfléchi toute la nuit, dans tous mes rêves.
Je continuai à réfléchir. Non, pas question que j'aille chez le médecin. Téléphoner à Ernest. Faire mes valises. Sauter par la fenêtre. Crier. Acheter le journal. Quelque part devait se trouver la solution.
Fabriceponey
Renex
 
2Je rêvai d'un expectorat énorme, dont la couleur rouge était aux yeux une agression d'une violence inouïe. Et soudain, tout se transformait en monstres hideux qui se lancèrent à ma poursuite. Je courus, gravis péniblement la pente rude du Buchenberg comme un gibier traqué par ses chasseurs, mais ces êtres difformes se maintenaient sur mes talons.VraiFabrice
Fabrice
3Pour commencer, je rêvai sans cesse de Julie. L'idée qu'il pouvait lui arriver la même chose qu'à Wolker m'effrayait terriblement. Je la vis blanche, pâle comme la mort. Mais ce dont je redoutais le plus - et je dois dire que mon égoïsme atteignit ici son apogée - c'était de me voir moi, dans le même état, dans quelques années.Bernie77 poney
Renex
4Non, je ne pouvais pas me laisser engloutir, engluer par un sommeil si attrayant, que ma fatique parait de toutes les promesses d'un radieux futur, d'une tendresse alanguie, de l'oubli des mélancolies passées. Je ne pouvais pas. Plus que tout autre, il me fallait résiter si je ne voulais pas rejoindre mes camarades, leur ressembler dans une ultime grimace.poneyganymed
 
5Je ne cessais pourtant de me retourner dans mon lit, fiévreux, trempé de sueur, avec cette image fixe d'un Wolker décharné, abandonné avant sa mort. Je défis la couverture et me relevai d'un bond. Trois heures, grand silence. Assis au bureau, je rouvris le guide médical : "le cancer du rectum commence par une démangeaison et des hémorroïdes". Comme moi, comme moi!Renex ganymed

Proposé par Henri
Source: La pensée universelle, pages 21 et 22
Publié le 4 juin 2007

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Commentaires des votants


poney4 juin 2007, 17:20:56
J'aime bien Julie et la 3, mais je pense que ce ne peut être la bonne, avec ce "dont" bizarre.

Fabrice4 juin 2007, 18:08:18
J'hésite avec la 5 que j'aime bien aussi. Mais ça me semble juste un peu contradictoire de se faire engloutir par une nuit interminable et de se réveiller à trois heures.

Commentaires divers


Henri4 juin 2007, 19:03:04
Non, c'est pas vrai !! ( Je découvre les votes, seuls Fabrice et Poney ont voté.) Déjà qu'il invente Ernest, qui est effectivement le prénom d'un personnage récurrent de ce recueil de nouvelles, mais il a tout bon et on vote en plus pour lui. C'en est trop, Monsieur, vous êtes un génie !

Fabrice5 juin 2007, 11:25:36
Désolé pour Ernest, c'est effectivement un coup de bol car c'est la première fois que j'entends parler de M. Gulyas et de ses nouvelles. Mais cette description de rêve pas trop romancée donne plutôt envie de le lire.

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