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Donner le passage qui précède celui-ci :

"Ces femmes n'ont pour coiffure qu'un simple bandeau qui leur ceint le front & retient leur cheveux : ce bandeau est de couleur à leur choix. Un petit corset qui ne prend que vers le nombril & ne monte pas à la moitié du sein ; ainsi le reste à découvert. Elles n'ont qu'un petit jupon, qui prend du bas de ce corset & ne passe pas la moitié de la jambe."
(Robert Challe, Journal d'un voyage fait aux Indes Orientales)


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NoPropositionAuteur
     
1Jamais civilisation n'a été aussi dure. Les interdictions sont légion : de parler à un homme s'il n'est pas de leur famille & de manière générale de montrer leurs sentiments. Ou encore d'apprendre à lire. On ne le croirait pourtant pas à les contempler.tomahawkaiki
 
2Ce que j'en peux juger, c'est que les Portugais, qui sont malheureux dans leur patrie, viennent ici chercher fortune & y épousent des femmes laborieuses, qui les nourrissent, entretiennent leur paresse naturelle, & qu'ils rossent encore bien par-dessus le marché.VraiFabrice
Françoué
Migou
aiki
Fabrice
Migou
3La communauté ne dispose que de peu de tissu, aussi les enfants sont nus ; Les hommes vont de de même, si ce n'est une ceinture de cuir de bœuf retenue par deux bretelles de flanelle. Parmi le beau sexe on distingue les jeunes filles à marier,memepasmort  
4Lors des cérémonies en l'honneur d'un invité, des femmes sont appelées pour danser avant le repas. Elles sont jeunes & belles, mais sont en général accompagnées d'une plus vieille, qui guide la danse et les surveille.aiki  
5Toujours cernés d'insectes invisibles, nous arrivâmes au village de Jomana. La vie s'y caractérise par la nonchalance de la gent masculine, qui se consacre uniquement à la chasse et à la sieste, laissant les affaires publiques aux femmes.Migou Françoué

Proposé par Stéliade
Source: p.221, coll. Le Temps retrouvé, © Mercure de France, 2002.
Publié le 9 février 2018

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Commentaire de l'auteur


Stéliade18 septembre 2013, 20:46:24
L'auteur se trouve sur l'île Santiago, à présent partie du Cap-Vert et nous sommes le lundi 20 mars 1690 (il tient un journal). Louis XIV a 51 ans, l'Édit de Nantes a été révoqué 4 ans auparavant, La Fontaine écrit ses dernières fables, il gèle plus de trois mois par an à Paris. Aux Amériques, français et amérindiens s'allient contre l'Anglois, dans les Balkans, on contient l'Ottoman.
Ce qui m'a fait choisir ce passage, c'est que Robert Challe prend tout d'abord le parti des îliennes du Cap-Vert contre les colons portugais dont il semble ne pas penser grand-chose. Puis il passe tout soudain à leur description physique avec un enthousiasme qui m'a fait sourire et cette double prise de position me fait soupçonner une douce histoire personnelle sur place :)

Commentaires des auteurs des propositions


aiki20 juin 2016, 11:53:12
Pas facile, la prémisse...

Commentaires divers


Stéliade6 octobre 2013, 23:55:04
Je précise aucazou que Versailles ne me fait pas -du tout- rêver.
Bon, je n'aurais quand même pas dit non à mettre mes pas dans ceux de La Quintinie, pour apprendre ne serait-ce qu'une mietticule de son art des jardins fruitiers et potagers ♥
(ha oui et être auteur subventionné ne doit pas être si désagréable :D )
Mais sinon, ça me laisse froid. En un temps reculé, j'aimais faire le tour à vélo du Grand Canal, mais bon, aussi charmant que soit ce petit circuit, au bout d'un moment ça tourne en rond et ma roue rêvait de cercles plus ouverts.
Le problème est qu'un système qui n'a pour seule visée que de se conserver commence déjà à pourrir et à se nécroser. C'était valable à l'époque, ce le sera maintenant, qui ne vaut pas mieux qu'alors (un être vain et fat à oeillières, qu'il soit poudré-perruqué et certain d'être le seul "né" ou qu'il soit équipé en haute technologie et -en apparence- cool et progressiste reste avant tout un être vain et fat).
L'alliance avec les amérindiens me fait par contre furieusement bander. Je sais que les explorateurs français appelaient les tsitsistas (les cheyennes), "les beaux hommes". Que n'avons-nous davantage bu à cette belle source là ? Dans cette fière humilité est la véritable noblesse.

Stéliade11 novembre 2013, 18:54:33
Magnifique citation de Françoise Sagan, qu'avait reprise François Hollande cette année dans un discours et que je viens d'entendre dans la bouche d'un historien (nous sommes le 11 novembre).
"Je ne sais pas ce que le passé nous réserve"

Stéliade8 juillet 2014, 16:37:17
En fait, si je ne peux pas encadrer ces "progressistes", c'est tout simplement... parce qu'ils n'en sont pas.
De nos jours, on peut dire que plus ou moins tout est exactement à l'inverse de ce qui est affiché et clamé. Tout est cul par-dessus tête.
- La gauche actuelle est fondamentalement une religion normative (il ne lui reste que ça, ayant dissous le peuple depuis longtemps) d'inspiration anglo-saxonne, alors que la droite actuelle est fondamentalement un athéisme de stratification humaine des classes, d'inspiration, ah euh, tiens hum... anglo-saxonne aussi.
- Aux US, le pays de la liberté individuelle et de la libre entreprise vit en réalité sous la coupe de quelques lobbys et de grosses concentrations dont certaines paraissent presque soviétiquement monopolistiques. Le soi-disant "combat de civilisation" des Bush, repris voire empiré par Obama, semble viser en réalité à établir un vaste arc islamiste dans une large région du monde. Ne jamais oublier que Roosevelt a signé le traité de Quincy (de mémoire, pas sûr de l'ortho) le 14 février 1945 avec l'Arabie Saoudite.
- Le FN se présente comme l'anti-systême avec son programme parfois assez difficile à distinguer de celui du PCF des grandes heures, mais c'est une pure créature du système qui permet à celui-ci d'acheter du temps en faisant croire aux gens qu'il existe une sortie du système par les urnes.
- D'ailleurs, l'immigration que la plupart des gens perçoivent comme un fondamental de la gauche universaliste et blabla, est pourtant au départ une idée de droite, elle est même quintessentiellement de droite (abaissement des salaires, chute des revendications, etc).
- Sarko clamait vouloir "tourner la page de 68",quelle escroquerie, alors que c'est un pur enfant de 68, un parfait baby-boomer hors-sol, fonctionnant sur ce fantasme permanent d'auto-engrendrement qui démarqua cette génération des précédentes.
- Pompidou le soi-disant continuateur est venu tuer le gaullisme et poser les premiers jalons de la mise sous coupe de la France et des français. Mitterand lui, est venu pour flinguer la gauche, la réduire en cendres.

Ça marche quasiment avec tous les grands mots clamés : laïcité, république, antiracisme, liberté, féminisme, justice, éducation etc etc. en général il suffit de prendre le sens contraire du mot et on tombe juste. Et ça ne date pas de 2012, loin de là :) On tape sur ce pauvre Hollande,certes il est peu inspirant mais l n'est que le continuateur, que veut-on qu'il fasse d'autre ? Il est le produit d'une certaine formation, secrété par celle-ci. Ces gens ne s'appartiennent pas, ils appliquent.

J'aimais bien le progrès, moi, le vrai. Par exemple, le féminisme différentialiste des années 70 était passionnant.
Voilà pourquoi je suis écœuré de ces "progressistes" qui sont exactement l'inverse de ce qu'ils clament et nous apportent la grande régression. Grattons un peu, regardons-les les vieillir et ils apparaissent pour ce qu'ils sont réellement : des bourgeois chabroliens, prenant de plus en plus tous les traits de cette bourgeoisie catholique de province dont étaient issus beaucoup de leurs parents, avec lesquels, souvent, ils n'en finissent pas de régler des comptes personnels à l'échelle d'une société toute entière, tout en les rejoignant année après année un peu plus, jusqu'à se confondre tout à fait avec eux, sauf dans le discours bien sûr. Sans les dégâts, ce serait du plus haut comique.

L'espoir ? Je n'en ai pas pour le moment, seule la nature m'inspire encore et aussi les individus et petits groupes, quand même assez souvent de bonne volonté et constructifs, mon propos n'est pas de dresser un tableau apocalyptique de l'humanité mais plutôt de ses systèmes. Le monde et notre voisinage immédiat grouillent d'initiatives positives, de gens qui cherchent des solutions et de projets constructifs. Quand aux systèmes, tous : du balai. Qu'il n'en reste que des cendres, qu'on fasse table rase et qu'on ouvre une nouvelle page.

Stéliade8 juillet 2014, 17:33:11
Ah ah en fait, c'est nerveux, je raconte tout ça juste pour me détendre, j'ai une amie de longue date, russe de Russie, qui vient passer deux semaines à la maison et, avec la chance que j'ai, ce serait bien ma veine qu'une putain de guerre USA-UE/Russie éclate juste à ce moment là :D

Stéliade8 juillet 2014, 17:41:32
Sérieux, j'y crois pas trop, pas vraiment en fait... mmmais l'idée me fait un peu flipper quand même :D

Stéliade8 juillet 2014, 19:44:41
Quand même une civilisation qui a produit les Monty Python ne mérite pas de disparaître ainsi.
Sublime. Sauvons au moins ce sketch, envoyons-le avec une sonde dans l'espace afin que les extraterrestres sachent que nous n'étions pas entièrement mauvais.
My nipples explode with delight !



Stéliade9 juillet 2014, 11:11:13
Je suis le rien qui parle au rien, le vide qui parle au vide. Je trouve ça très amusant.

Quand le passage sortira, tout aura peut-être été réduit en cendres et c'est encore plus drôle à imaginer. Imaginons le réseau intact, gorgé de messages, comme un arbre chargé de fruits, et plus personne pour les cueillir et les lire, à part quelques éventuels archéonautes du futur. Le décadent en moi, le finissant, goûte cette idée en gourmet, tout comme certains se délectent de la viande faisandée.

Pourtant, je viens de réaliser un grand atelier d'écriture sur la paix et le rapprochement entre les peuples, imbibé d'espoir, avec 11 classes, 280 enfants, des milieux les plus divers, ça va de l'aristocratie française au collège où était Youssouf Fofana du "gang des barbares" (mais les enfants de l'école primaire de ce quartier, que quelqu'un m'avait décrit comme une sorte de beyrouth, étaient probablement les plus sympas, soudés et mobilisés entre toutes les classes, comme quoi, juger à priori est crétin),
bref une palette sociale d'une largeur vertigineuse, que j'ai lié avec conviction en un même projet, cet atelier, et le résultat était superbe. Je suis cynique pour moi, mais cela ne veut pas dire que je le suis à tout coup pour les autres, je sais projeter et externaliser ma fraîcheur. La paix, personnellement, j"y crois au mieux moyennement, mais je veux que les enfants y croient et aient envie de la faire.

Il y a ce livre extraordinaire, qui a d'ailleurs été proposé en passage ici, il me semble, "les mémoires d'Hadrien" de Marguerite Yourcenar. Quasiment chaque phrase de ce livre pourrait faire une citation. Sur mon exemplaire, édition Folio, à la page 180, il y a cette phrase magnifique d'Hadrien qui illustre à merveille ce cynisme espérant : "Je crois encore qu'il eût été possible à un homme plus sage que moi d'être heureux jusqu'à sa mort".
Cette phrase est d'un équilibre absolu, d'une harmonie et d'une subtilité parfaites.

Stéliade19 avril 2017, 02:42:15

Je me me rappelle plus trop de ce que j'ai écrit mais je souviens qu'à l'époque, lire T* me donnait l'envie, l'impulsion, la furie de me sentir fondamentalement
de gauche et que lire O* me donnait la même impulsion de me sentir fondamentalement de droite. Ils me donnaient
tous deux envie de les contrer, envie à en retourner la terre.
Du coup, j'en perdais ma légèreté. Ce n'est pas leur faute, je leur souhaite le meilleur, c'est la mienne, c'est le capitaine qui doit tenir la barre de
son bateau-être, il n'a pas à se laisser diriger par ses passagers.
C'est un grave "pêché" que de perdre sa légèreté. La légèreté est sacrée. Et c'est une denrée de plus en plus rare et précieuse dans ce pays. Pfiou,

Pour les affrontement actuels ou de plus longue date, quand il y a deux "camps" avec deux discours antagonistes, nous avons tendance à penser, à ressentir, à intégrer qu'un des deux camps est "bon" et l'autre "mauvais", c'est presque instinctif.
Mais moi j'ai tendance à ne pas voir le bien contre le mal mais plutôt un mensonge contre un autre mensonge.
Comme Clinton vs. Trump, c'était vraiment une élection qui a généré en moi une profonde tristesse et un profond regret. On avait un
créature porteuse d'un monde post-humain contre une créature porteuse d'un monde sous-humain.
Dans les deux cas, le perdant, non pire, l'absent c'est l'humain. Je ne parle même pas du vivant, dont la défense devrait être le combat urgentissime de tous.

Clinton-Trump, c'était un peu comme Macron- Le Pen, maintenant. Deux dystopies.
Ou bien les deux faces d'une seule, donnant le spectacle de l'affrontement, entretenant la diversion de l'antagonisme ?
Et puis c'est tellement pratique, ces clashs, ces fragmentations, ces segmentations, ces montages et jetages de groupes les uns
contre les autres, ça empêche les peuples de s'unir. Manquerait plus que ça !
D'ailleurs, c'est marrant, le remembrement des humains, c'est le contraire du remembrement du paysage il y a quelques décennies,
on avait enlevé les haies et les arbres pour faire des grands openfields surproductivistes et rentables (et inondables) et les humains
on met des haies partout pour en faire une mosaïque de petits carrés surconsommateurs et heu... ah oui, rentables aussi, ha ça doit être ça le point
commun.
En tout cas, deux déséquilibres ne font pas un équilibre. Deux mensonges ne font pas une vérité.

Sinon, j'aimerais beaucoup que le jeu du roman reprenne vie, c'est un jeu génial qui donnait un plaisir fou, il me manque
beaucoup.

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