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"Enfin, le quatrième soleil, depuis notre départ, revint éclairer notre désastre, et nous montrer dix ou douze de nos compagnons gisants sans vie sur le radeau. Cette vue nous frappa d'autant plus vivement, qu'elle nous annonçait que sous peu nos corps, privés d'existence, seraient étendus sur la même place. Nous donnâmes à leurs cadavres la mer pour sépulture,"
(Alexandre Corréard, Le naufrage de la Méduse)


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1sans larme ni oraison. Un rien, de plus en plus fragile, chuchotait: il nous faut survivre, il me faut. Seul je ne pouvais affronter le temps si long, la faim, la soif, les éléments, mais je savais que certains devaient mourrir afin que d'autres soient sauvés. Et de ces autres, sans doute j'étais. Je lisais la même détermination dans certains regards, certains seulement.alunkMigou
ordo
2comme nous avions fait la veille, et le capitaine dit une courte prière à laquelle nous nous joignîmes par la pensée. Ce recueillement avait un arrière-goût amer, mélange de sentiments contradictoires; le soulagement d'être encore en vie, et la honte d'éprouver ce sentiment égoïste. Ainsi qu'une espérence qu'un dieu existât, qui entendit notre détresse.MigouKro
 
3n'en réservant qu'un seul, destiné à nourrir ceux qui, la veille, avaient serré ses mains tremblantes, en lui jurant une amitié éternelle. Cette journée fut belle; nos esprits, avides de sensations plus douces, se mirent en harmonie avec l'aspect de la nature et du ciel, et s'ouvrirent à un nouveau rayon d'espoir.Vraiordo
Stéliade
Kro
4à leurs corps desséchés et blanchis de sel nos moins innommables haillons pour vêtements. Il nous resta le ramandage pour nous couvrir de toile, désormais inutile, et nous protéger ainsi de l'ire infernale de l'astre.ordo Migou
5pour seule cérémonie des silences solannels, qui nous semblaient retentir comme d'autant plus de glas. Puis il a fallu continuer à espérer, peindre du bout du doit, dans l'onde désespérément plane, d'ans l'atmoshère sans aucun souffle, des cercles comme des vanités que seuls ceux qui ont vécu une catastrophe peuvent ébaucher.Adrien Spiralo Stéliade

Proposé par Renex
Source: Folio 4262, Chapitre 6, p.115
Publié le 8 janvier 2006

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Commentaire de l'auteur


Renex22 décembre 2005, 10:32:06
Juillet 1816. La frégate La Méduse, mal commandée, s'échoue sur un haut-fonds. 147 hommes sont abandonnés par le capitaine sur un radeau. Ils dérivent pendant 15 jours. Quand on retrouve le radeau, il reste quinze hommes à bord.

Commentaires des auteurs des propositions


Migou5 janvier 2006, 19:32:46
... Bien que mon malaise fût moins violent que la veille, je n'arrivais pas à chasser ces pensées de mon esprit et évitais de croiser le regard de mes compagnons, préférant fixer l'horizon dont viendrait l'improbable salut.
La cérémonie se termina sur un appel à la clémence divine, et chacun regagna la place que l'usage avait désignée comme la sienne. Dans le courant de la matinée, je pensai que si je m'en sortais, j'écrirais un livre et me ferais plein de pognon, je pensais aussi à faire une toile grandiose, mais je n'étais pas très doué pour la peinture. Tiens, je demanderais à mon pote Eugène, il touche grave sa mère, celui-là. MegaLOL ;-)

Commentaires divers


Renex22 décembre 2005, 18:31:30
J'ai lu ce bouquin parce qu'il montre comment réagit l'homme en situation de crise. S'il faut croire ce témoignage, qui fait état de traîtrises continuelles, l'homme qui cède à la panique est prêt à toutes les compromissions pour sauver sa vie. L'homme est bon naturellement, disait Rousseau.

ordo9 janvier 2006, 16:23:44
Rousseau, c'est pas le mec qui avait mis ses enfants à l'orphelinat aussi? :-)

Migou9 janvier 2006, 21:06:33
L'incroyable magie des chiffres, ils dérivent 15 jours et au final, il y a 15 survivants. s'ils avaient dérivé 147 jours, ils se seraient retrouvés tous sains et sauf.

ordo10 janvier 2006, 15:22:09
Et plus longtemps, ça aurait été encore mieux : plus de monde qu'au départ.

Renex10 janvier 2006, 20:07:43
Contrairement à la suite de Migou, nulle trace de prières dans le récit de ce Corréard (un scientifique qui était parti en mission sur ce bateau). Rien que le récit de raisonnements froids, une légère compassion peut-être quand il évoque le moment où lui et ses copains finissent par jeter à l'eau les plus maladifs, parce qu'il n'y aurait pas eu à manger pour tous.

Migou11 janvier 2006, 18:39:32
Ah tiens, est-ce qu'ils avaient des provisions? Ils ont mangé combien de gens en tout?

ordo11 janvier 2006, 22:11:49
Mig, ils ne le disent pas, préférant sans doute oublier les scènes de cannibalisme. En tout cas, l'histoire n'a pas fait que faire tanguer le grand radeau, mais aussi le gouvernement de l'époque, après le scandale de la négligence et l'indifférence aux non gradés...

alunk26 janvier 2006, 14:16:36
En fait cette anecdocte tragique servit de révélateur de l'ineptie du retour à certaines pratiques féodales décrètées par la Restauration. Il existait un bon navigateur sur la Méduse, mais le capitaine avait le sang bleu, donc il dirigea le bateau, à sa perte. Et comme pour le Titanic, les socialement mieux côtés furent sauvés en premier.
Ce fait divers, le tableau de Delacroix devinrent supports de charges démocratiques contre la Restauration.

twingolescu5 février 2006, 18:26:02
j'ai vu le tableau de Delacroix au louvre, il est beau, pathétique, Alunk, il y a des riches qui sont gentils aussi, dès que je me souviendrai de leur nom, je te le dirai.
Ordo, un suisse qui met ses gosse à l'aide sociale, c'est pas possible, tu te trompes ... (-:

ordo5 février 2006, 22:37:22
il les a gardés quand même une petite vingtaine de secondes, le temps de publier un traité sur l'éducation :-)

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