Méthodes de preuve
- Preuve par l'exemple
- L'auteur démontre le cas n = 2 et prétend qu'il
contient la plupart des idées de la preuve générale.
- Preuve par généralisation
- "Ca marche pour 17, donc ça marche pour tout nombre
réel."
- Preuve par intimidation
- "Trivial.''
- Preuve par épuisement
- Un ou deux numéros de journal consacrés à votre preuve
sont utiles.
- Preuve par omission
- "Les 253 autres cas sont analogues", "Le
lecteur règlera facilement les détails."
- Preuve par obscurcissement
- Une suite longue et incohérente d'assertions
syntaxiquement proches, toutes vraies et/ou sans
signification.
- Preuve par calcul
- "Cette preuve demandant du calcul, nous passons à
la suite."
- Preuve par fin de l'exposé
- "Vu l'heure, je laisserai la preuve de ce théorème
en exercice."
- Preuve par citation souhaitée
- L'auteur cite pour fonder ses assertions la négation, la
réciproque ou la généralisation d'un théorème de la
littérature.
- Preuve par financement
- Comment trois agences gouvernementales différentes
pourraient-elles se tromper?
- Preuve par consensus
- "Tous d'accord?"
- Preuve par démocratie
- "Que ceux qui sont pour lèvent la main." A
utiliser seulement si la preuve par consensus est
impossible.
- Preuve par éminence
- "J'ai vu Stanley dans l'ascenseur et il a dit que
c'était vrai."
- Preuve par cosmologie
- "La négation de l'assertion est absurde ou
inimaginable." Populaire pour prouver que Dieu
existe ou que les ordinateurs ne peuvent pas penser.
- Preuve par communication personnelle
- "Tout nombre pair est la somme de deux nombres
premiers [Wiles, communication personnelle].''
- Preuve par référence à un laïus
- "Au congrès de Genève, Wiles a prouvé que le
problème de la factorisation des nombres premiers était
polynomial."
- Preuve par référence inaccessible
- L'auteur cite un corollaire simple d'un théorème
démontré dans les Proceedings de la Société
Philologique d'Islande (1883). Fonctionne encore mieux si
l'article cité n'a jamais été traduit de l'islandais.
- Preuve par référence fantôme
- Rien n'ayant un rapport même lointain avec le théorème
cité n'apparaît dans la référence donnée. Se combine
très bien avec la preuve par référence inaccessible.
- Preuve par réference mutuelle
- Dans la référence A, le théorème 5 suit du théorème
3 de la référence B, prouvé par le corollaire 6.2 de
la référence C, qui est un conséquence triviale du
théorème 5 de la référence A.
- Preuve par référence perdue
- "Je sais que j'ai vu la preuve quelque part, mais
où?"
- Preuve par référence anticipée
- La référence est habituellement un prochain article de
l'auteur, qui souvent se révèle moins prochain que
prévu.
- Preuve par importance
- De la proposition en question découle un grand nombre de
corollaires utiles.
- Preuve par insignifiance
- "Qui se soucie de ce résultat, de toute
façon?"
- Preuve par désintérêt
- "Quelqu'un tient-il vraiment à voir cette
preuve?"
- Preuve par entêtement
- "Quoi que vous puissiez dire, ce résultat est
vrai."
- Preuve par probabilité
- "Une recherche longue et minutieuse n'a mis à jour
aucun contre-exemple."
- Preuve par procrastination
- "La preuve étant longue et difficile, elle sera
donnée dans l'appendice."
- Preuve par évitement
- La limite de la preuve par procrastination pour T tendant
vers l'infini.
- Preuve par distraction
- Permet de rapidement changer un signe au tableau noir
après avoir attiré l'attention de l'audience sur ce qui
se passe au fond de la salle.
- Preuve par définition
- "Nous définissons ceci comme vrai."
- Preuve par tautologie
- "Le théorème est vrai car le théorème est
vrai."
- Preuve par pavage
- "Cette preuve est la même que la
précédente."
- Preuve par science-fiction
- Le théorème étant manifestement faux pour les
mathématiques actuelles, on construit un nouveau
système logique dans lequel il est vrai.
- Preuve par métapreuve
- On donne une méthode pour construire la preuve
souhaitée. La correction de la méthode est prouvée par
n'importe laquelle des techniques suivantes.
- Preuve par dessin
- Une forme plus convaincante de la preuve par l'exemple.
Se combine bien avec la preuve par omission.
- Preuve par graphismes
- Une animation 3D multicolore convaincra n'importe qui que
votre algorithme fonctionne. Il vaut la peine d'investir
dans une bonne carte graphique.
- Preuve par choix de variable intelligent
- "Soit A le nombre tel que cette preuve
marche..."
- Preuve par graphe adapté
- N'importe quelle courbe peut montrer le résultat
désiré après transformation convenable des variables
et de l'échelle des axes. Preuve très commune dans le
travail expérimental.
- Preuve par craie invisible
- "Il n'y a maintenant plus qu'à intégrer sur le
contour en bleu foncé."
- Preuve par assertion véhémente
- Il est utile d'avoir un peu d'autorité sur l'audience;
cette preuve est donc particulièrement efficace dans le
cadre d'un cours.
- Preuve par répétition
- Alias preuve de Bellman: "Ce que je dis trois fois
est vrai.''
- Preuve par appel à l'intuition
- Plusieurs dessins en forme de nuage sont fortement
recommandés.
- Preuve par brassage d'air
- Agiter vigoureusement les bras fonctionnera très bien
dans le cadre d'un cours, d'un séminaire ou d'un
atelier.
- Preuve par glissement sémantique
- Pour simplifier l'énoncé du résultat, on change
quelques définitions standard mais un peu lourdes.
- Preuve par notation encombrée
- La plus efficace utilise au moins 4 alphabets, des
symboles spéciaux et la dernière version de LaTeX.
- Preuve par abstraction
- Une version de la preuve par intimidation. L'auteur
utilise termes et théorèmes de mathématiques
avancées, qui ont l'air très impressionnants mais dont
le rapport avec le problème traité est plutôt
anecdotique. Quelques tours d'algèbres par-ci, quelques
groupes de cohomologie par-là et qui pourra dire si vous
avez prouvé quoi que ce soit?